m
%
I »
i'i
706 TERRAINS DE TRANSITION.
a j o u t e r à mon travail sur le Bosphore, tel que j'entendais
l'elTectuer, un examen de la côte comprise entre Éregli et
Amasry, l'été S6 S6rciit GCOUIG 611 tcitoniiGiTiGnls ptirticls cjui,
s a n s me fournir la solution désirée de la question relative
a u terrain carbonifère d'Éregli, auraient laissé la question
d u Bosphore à peu près dans le même vague où elle avait
é t é jusqu'alors. Il fallait donc consacrer un été entier à une
seule de ces deux tâches, et comme je trouvais qu'avant
tout il était urgent d'acquérir définitivement à la science une
r é g i o n située aux portes de l'Europe, force me fut de me
contenter pour le moment du Bosphore, et je puis assurer
que les quatre mois que j ' y ai passés, constamment à cheval
d e p u i s le lever jusqu'au coucher du soleil, n'ont pas été de
t r o p , bien qu'il ne se soit agi que d'une région tellement
r e s t r e i n t e , qu'en Europe une quinzaine de jour s eussent suffi
pour l'explorer complètement.
J ' a i cru nécessaire de rappeler ici ces faits, parce qu'ils
expliquent comment, après avoir consacré tant d'années à
l ' e x p l o r a t i o n de l'Asie Mineure, je ne suis pas en mesure
d e fournir tous les renseignements que la science attend
depuis si longtemps relativement aux dépôts houillers d'Éregli.
En effet, ce que je puis dire sur cet intéi'essant sujet
est emprunté moins à mes propres observations, qu'à des
données que j'ai été à même de recueillir, et qui, à la vérité,
n e manquent pas d'importance, ainsi qu'on va le voii'.
Mais, avant de les exposer, je présenterai quelques considér
a t i o n s sur l'extension probable du terrain carbonifère
d ' É r e g l i , telle qu'elle résulte des explorations faites par
moi dans la contrée limitrophe.
En me rendant de Bartan (situé à 2 lieues à l'ouest
d ' A m a s r y ) à Éregli, je me suis d'abord dirigé droit sur le
CHAPITRE V. 707
Kiliyas Tchaï en me tenant en moyenne à une lieue 1 / 2 de la
c ô t e ; après avoir franchi le Filiyas Tchaï dans les parages
d e liourounkoï, je suis descendu un peu plus au sud, en
s o r t e que, jusqu'à Éregli, je me suis trouvé éloigné de la
mer d'envii-on 5 lieues. Or, sur tout l'espace compris entre
Bartan et Eregli, je n'ai traversé que des calcaires renfermant
des fossiles crétacés. Ainsi, en supposant que la zone
située au nord de mou itinéraire est exclusivement occupée
p a r les dépôts houillers, l'extension du nord au sud de
cette région houillère ne peut avoir nulle part au delà de
5 lieues, sur une longueur (entre Bartan et Éregli) de
1 8 lieues (du nord-est au sud-ouest). Si nous ajoutons à
cette région le lambeau d'Amasry qui, à en juger par la
c a r t e de 1[. Schlehan, a environ 2 lieues de longuein-
( d ' o u e s t à l'est) sur une lieue de largeur (du nord au sud),
l'extension maximum du domaine houiller compris entre
Eregli et Ama s r y serait de 2 0 lieues, sur une largeur moyenne
d e 3 à i lieues. De plus, comme à Éregli aussi bien qu'à
Constantinople on m'avait positivement assuré que, dans les
p a r a g e s d'ineboli, le charbon de terre affleure sur plusieui's
points de la côte, il ne serait pas improbabl e que le domaine
houiller déjà constaté entre Éregli et Amas ry, continuât sans
i n t e r r u p t i o n jusqu' à Ineboli, et dès lors cette partie d u littoral
d e la mer Noire se trouverait bordée d'iuie bande houillèi'e
qui aurait plus de /i5 lieues de longueur de l'est à l'ouest,
q u a n d même elle ne posséderait point une largeur supér
i e u r e à celle qu'elle a entre Bartan et Amasry, c'est-à-dire
environ une lieue. On le voit, il y a là un beau champ pour
exercer l'activité de l'industrie comme celle de la science.
D ' a p r è s les renseigneinenls qui m'avaient été fournis en
1 8 5 3 tant à Éregli qu'à Constantinople, voici les endroits