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S64 TE R R A I N S DE TRANSITION.
nu SO détache an milieu dc cette riche végétation. Il est
vraisemblable que les montagnes qui serrent de près la rive
septentrionale du lac Akizicliaï, et qui font partie du grand
massif (probablement gneissique) du Bechparmak, sont
également de micaschiste et de calcaire foncé.
La coupe que nous venons d'effectuer au nord-ouest dc
Jlilas, entre cette ville et le lac d'Akiztcliaï, nous permet
d'apprécier la constitution géologique de la contrée placée
à l'ouest de la grande conpe que nous avons précédemment
t r a c é e ' depuis Karpouzlu jusqu' à Milas. 11 nous reste maintenant
à faire la même chose pour la conlrée située à l'est
de Milas, on la traversant par une autre coupe qui ralliei'a
Milas à Eskihissar.
Lorsque de cette dernière ville on se dirige en ligne
droite sur Milas, on chemine au milieu de hauteurs séparées
les unes des autres par de profonds ravins. Ces sinuosités
sont encombrées de blocs d'émeri, accumulés le long des ruisseaux
ou disséminés sur les flancs des hauteurs pointues
qui encaissent les ravins, hauteurs composées soit demaibre
b l a n c , soit de micaschiste verdàtre terne, parcourant
toutes les nuances possibles, depuis un mélange de gros
cristaux de quartz avec quelques paillettes de mica,
jusqu'à une roche à grain très-fin fort analogue à un thonschiefer
généralement de teinte verte ou noire. Le marbre
blanc passe souvent à un calcaire fibreux simulant la texture
ligneuse. Toutes ces roches sont plus ou moins fortement
redressées, les strates plongeant au sud-ouest-sud, ou étant
pliées, tordues ou brisées.
Parmi les blocs accumules dans les ravins ou gorges,
1. Roches émpHves, p. 330 332.
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C H A P I T R E II. •565
plusieurs sont composés de fer titanique (n'agissant point
sur la barre aimantée) à grain très-fin, traversé par des
filons de corindon bleu. Malheureusement les épais fourrés
qui revêtent la contrée et surtout les hauteurs, rendent
extrêmement diiïicile l'étude des roches sur pied, et cependant
un examen de cette nature, le seul capable d'éclairer
la question du gisement de l'émeri ainsi que de l'extension
qu'il pourrait avoir dans cette contrée, exigerait un temps
que je n'avais guère à ma disposition. C'est une élude qui
mériterait bien de devenir l'objet d'ime expédition spéciale,
et si nos géologues de l'iiurope ne me devancent pas, ce
que je désirerais ardemment, je pourrais bien un jour me
charger encore de cette nouvelle tâche.
A 3 lieues 1/2 à l'ouest d'Eskihissar, l'une des gorges
qui sillonnent cette contrée a une altitude de 500 mètres,
altitude qui peut être considérée comme la moyenne de celle
des profonds ravins qui revêtent en quelque sorte comme
d'un réseau la région dont il s'agit; à cette distance d'Eskihissar,
la contrée s'abaisse considérablement et prend de
plus en plus le caractère d'une plaine; elle est hérissée de
blocs de micaschiste fournis par les hauteurs qui la bordent
des deux côtés et qui sont généralement peu élevées et à
contours ondulés. C'est à k lieues 1/2 environ à l'ouest
d'Eskihissar que l'on descend vers la plaine de Milas par
une vallée étroite à pentes tour à tour rapides et douces. Le
micaschiste y est remplacé par un marbre blanc, généralement
désagrégé, de manière à simuler des monceaux de
sucre pilé. Tout le long de la descente les blocs d'émeri
continuent à se moulrer ; cependant ils deviennent plus rares
dans la plaine, où d'ailleurs ils ne figurent point au nombre
des galets qui constituent les dépôts diluviens, mais se
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