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54 RO C H E S ÉIÎOPTIVES.
m'.i été impossible de préciser l'âge, niais qui, par leur
fades, rappellent certains dépôts tertiaires. Bolat (l'antique
lilmidus) eit situé à une altitude d'environ 678 mètres sur
les flancs d'ime magnifique pyramide de porphyre, pyramide
qui se rattache à une masse conique bien plus importante
et plus étendue, formée par le mont Kerpès, qui s'élève
à peu de distance au nord de la ville. Il est tout hérissé
d'énormes blocs qui représentent peut-être les débris d'anciennes
coulées descendues lentement à l'état pâteux des
flancs décliiquetés de la montagne, bien que le Kerpès
Dagh ne m'eût offert nulle part des indices bien distincts de
cratère. Dans les régions inférieures du versant sud-ouest
du Kerpès Dagh, la roche est souvent divisée en colonnes et
en prismes, et se trouve associée à des masses arrondies de
tuf régulièrement stratifié, mais dont les couches sont
tantôt horizontales, tantôt plus ou moins fortement redressées.
A 12 lieues environ au sud-est de Bolat, et à 8 lieues
seulement au nord-est des porphyres quartzifères des
parages limitrophes du lac de Simav, se trouve un gi'oupe
porphyrique assez considérable, c'est celui des environs du
petit village Érigeuz, si pittoresquement situé au pied des
montagnes de talcschiste et de calcaires probablement métamorphiques.
Or, à 1 1/2 lieue environ au nord-est de
ce village, on voit les hauteurs calcaires couronnées par des
masses de porphyres qui descendent le long des flancs de
ces hauteurs en tortueuses coulées. La roche est peu dilîérente
de celle de Bolat; sa pâte, d'un rouge de chair,
renferme des grains d'un quartz limpide, diaphane, des
tablettes hexagonales de mica magnésien noir, et enfin de
petits cristaux d'orthose. D'énormes amoncellements de
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cette roche hérissent toute la contrée jusqu'au village
Keuprudjik, dont l'altitude est de 898 mètres'.
V I I I .
Ei-igeuz paraît marquer le ternie des groupes de porphyre
(juartzifère situés au nord-est de Kayadjik, lesquels
nous venons de passer en revue en les étudiant successivement
dans les parages d'Atlar. d'Assar Koï, de Bolat et
d'Erigeuz. En effet, lorsqu'on se dirige au nord de la ligue
tracée entre Bolat et Erigeuz, on ne voit plus figurer le
porphyre quartzifère parmi les roches éruptives qu'on y
rencontre, ce qui prouve que ces porphyres ne s'étendent
guère au nord de la ligne dont il s'agit. Pour mieux constater
ce fait, nous allons nous diriger au nord-est du massif
poi-phyrique du mont Kerpès ( V. p. 5k ) jusqu'aux parages
de Karatchukur et Ourkhanlar^
1. Il esl Hssez remarquabl e que dans File de Chypre le porpliyre quarLzilërc,
qui môme paraît y 6trc fort rare (V. F. Unger, Die Iiisel Ci/pem,
p. 20), soil le seul représenlanl des roriies tracliyliques si dominantes en
Asie Jlineure. Dailleurs le traeliyte quartzifère, que signale M. Unger
{loc. cit.), (liiîère notablement de celui de l'Asie Mineure; car, tandis que
la roclie de l'ile de Chvpre ne pai'ait [¡as contenir de cristaux de feldspath,
en Asie iMineure au contraire la présence de cristaux d'orthose est parfaitement
appréciable dans les porphyres quartziléres de Kayadjik, d'Aliar,
d'Assar Ko'i. de Bolat et d'Erigeuz.
2. Comme les porphyres quartzifères, ainsi que les porphyres non
quartzifères {PorphyrU de iM. Naumann, Sycniiporpiu/r do M. Rose),
ne sont que les membres de la même grande famille des Eurites ou des
Fehilporpkyr des Allemands, caractérisés par une paie quartzo-feldspathique
{piirile ou felsil], l'enfermant des cristaux distincts d'orthose,
d'ollgoclase. dp mica et quelqurfois de quartz, j'aurais dù mentionner les