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524 ÏE R l i A I N S DE TRANSITION.
moyenne du nord au sud et caractérisée par des plongenients
à l'est et l'ouest.
Cependant, nous avons vu que, malgré la prédominance
do ces deux directions, elles ollrent des dévialions aussi,
considérables que nombreuses, et, dès lors, on est forcé
d'admettre que ces perturbations si variées n'ont guère pu
être le résultat A'xtm seule éruption agissant dans un sens
déterminé, mais plutôt d'une série consecutive de phénomènes
se produisant en sens divers ; de manière que l'ouvertui'e
du Bosphore aura été elTectuée, non par Vexplosion en
bloc des dolérites, des basalles, des trachytes, etc., à travers
les dépôts dévoniens qu'à leur sortie les roches éruptives
auraient dû rejeter de chaque côté en couches anticlinales,
ce qui n'est point le cas, mais bien par des secousses
réitérées dont l'action réunie aurait enfin produit la fente
tortueuse et si bizarrement déchiquetée qui représente aujourd'hui
le célèbre détroit de Thrace.
De plus, les plissements et contournements remarquables
qui caractérisent les couches dévoniennes du Bosphore
doivent faire supposer qu'à l'époque où elles subirent ces
torsions la roche se trouvait encore dans un état suflisamment
ramolli et plastique pour s'y prêter sans se rompre. 11
en résulterait que les agents plutoniques qui ont donné lieu
à ces phénomènes ont dû se produire bien antérieurement à
l'époque relativement récente marquée par l'ouverture du
canal.
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Bien que des recherches ultérieures doivent, sans aucun
doute, avoir pour résultat de grossir considérablement le
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C H A P I T R E PHE.MIER. 82 6
nombre des espèces fossiles connues aujourd'hui dans le
terrain dévonien du Bosphore, cependant la contrée a déjà
été suffisamment étudiée pour qu'on ait le droit d'admettre,
dès à présent, que la vie animale y a été placée dans une
telle dépendance de certaines conditions locales, qu'elle n'a
pu acquérir tout le développement dont elle était susceptible
que dans des zones pl us ou moins restreintes, souvent marquées
par des limites en quelque sorte infranchissables.
Ainsi, les dépôts fossilifères d'Arnaout Revi ne se continuent
point sur la côte opposée, où à son tour la zone paléontologique
du Kanlydja ne franchit point le détroit pour se
reproduire sur le littoral d'Europe. De même, la riche faune
de la côte comprise entre Kartal et Pendek se trouve brusquement
arrêtée par l'étroit bras de mer qui sépare cette
côte des îles des Princes, oil des roches exactement semblables
ne renferment aucune trace organique. Par contre,
les roches qui constituent les zones fossilifères du Bosphore,
tout en offrant les mêmes caractères minéralogiques et paléontologiques,
ditïèrent souvent suivant les localités par
leurs caractères stratigraphiques. C'est ce qu'on voit entre
autres, lorsqu'on compare les couches fossilifères d'Arnaout
Kevi avec celles de Kanlydja, puisque dans le premier endroit
elles plongent au nord 50° est, et dans le dernier au sud
50° ouest, c'est-à-dire en sens inverse. Ces faits prouvent que
dans les terrains anciens du Bosphore les divergences stratigraphiques
ne sauraient fournir à elles seules un argument
en faveur d'une dilférerice d'âge, puisque des dépôts caractérisés
par les mêmes fossiles, et par conséc[uent pouvant
être considérés comme contemporains, offrent des discordances
stratigraphiques tout aussi considérables que pourraient
en présenter des formations distinctes.
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