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que comme des lambeaux isolés et disparaissent complètement
à mesure qu'on se rapproche de Beïkevi'.
L à où pour monter vers ce village on quitte la vallée du
Caystre, celle-ci ne constitue presque plus une ligne de
séparation entre la chaîne du Tmolus et celle du Messogis,
car les deux chaînes s'y fondent tellement l'une dans l'autre
q u ' o n peut les considérer comme autant de renflements
locaux d'une seule et même masse de micaschiste, de thonschiefer
et de calcaire.
Le revers septentrional du Messogis qu'on gravit pour
se rendre à Beïkevi est traversé du sud-est-sud au nordo
u e s t - n o r d par une petite vallée fort pittoresque, débouchant
dans celle du Caystre. Malgré l'altitude de Beïkevi,
qui est de 556 mètres, on voit dans ses jardins quelques oliviers
qui, du reste, disparaissent à peu de distance au sud
d e ce village, en sorte qu'on peut fixer à 000 mètres la limite
s u p é r i e u r e qu'atteint l'olivier sur le vei'sant septentrional
d u Messogis.
En se dirigeant de Beïkevi vers les hauteurs qui constituent
les points les plus élevés de cette partie du Messogis,
on franchit d'abor d une région montueuse revêtue d'un épais
gazon, et de beaux taillis' qui masquent complètement la
c h a r p e n t e solide de la contrée; mais, à cinq kilomètres au
sud de Beïkevi, le micaschiste se montre de nouveau en
plongeant tantôt au nord 2° est, tantôt au nord 1° est , sous
1. La partie fie la vallée du Caystre comprise etitre Domiseli et Reikevi
n'ofîre ijue peu de végétation arborescente; en revanche, à répof|ue oii je la
traversais, sa surface était hérissée de gigantesques Arum orientala qui
ont quelquefois 2 mètres de hauteur.
2. Composés particulièrement do chitaigniors, d'Alnus glutinosa et de
Quercus cerris.
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des angles de /|0 tà 6 0 degrés. A 2 1/2 lieues au sud de Beïkevi,
on monte sur un plateau presque circulaire d'une altitude
de 1,300 mètres, qui conslitue une belle yaila, bien
que la végélation arborescente y soit réduite à quelques
buissons d'aubépine [Cmloecjus oxyacanlha) et de chêne
cerris [Quercm cerris).
C'est à peu de distance au sud de ce plateau que le sentier,
qui traverse dans cette direction le Messogis (entre
Demisch et Soultanhissar), atteint son point culminant (environ
1,500 mètres) et qu'on commence à descendre le revers
méridional de la chaîne, sans que cependant il s'agisse
d ' u n e descente proprement ditele long d'un plan régulièrement
incliné; au contraire, depuis le plateau limitrophe du
point culminant du sentier, on a à franchir, pendant près
d e 6 heures, les surfaces les plus sourcilleuses avant
d ' a t t e i n d r e Soultanhissar, car les groupes montueux qui
composent cette partie du Messogis ne sont point, ainsi que
c ' e s t généralement le cas dans l'Asie Mineure, disposés en
échelons ou plates-formes, les uns au-dessus des autres ; ce
sont, pour la plupart, des hauteurs abruptes séparées par
des abîmes ou des dépressions profondes. Le micaschiste
s 'y présente partout en masses plus ou moins bouleversées
dont le plongement n'est pas toujours iiarfaitement appréciable
; cependant, b. 2 1/2 lieues au sud du plateau précédemment
indiqué, il est décidément au nord 2° est ,-sous des
angles de 70 à 80 degrés.
A 2 lieues au sud du, plateau, une pente rapide conduit
dans une vallée arrosée par le petit torrent Ak Sou' , qui
opère sa jonction avec le Buyuk Menderez (Méandre), non
loin do Soultanhissar. C'est dans ces parages qu'on voit
1. Littéralement rivière ou catt blanche. . . i
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