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SU RO C H E S ÉRL'PTIVES.
dental de la partie inférieure de la vallée du Scamandre
sont traversés par une roche siliceuse, blanchâtre, qui
forme des dykes d'une puissance très-variée, depuis quelques
centimètres jusqu'à un décimètre de largeur; lorsque
ces dykes acquièrent leur plus grande dimension, ils se
trouvent fendus en parallélogrammes et disposés en platesformes
à la façon de gradins.
La physionomie imposante des massifs montueux qui
encadrent la partie inférieure de la vallée de Scamandre
s'efface à mesiu-e que ces massifs se rapprochent du littoral.
Aussi les hauteurs trachytiques, que l'on franchit pour
se rendre d'iné à Kastambolou, ne forment que des intumescences
déprimées, séparées les unes des autres par de
belles vallées et des plaines dont l'altitude ne dépasse guère
200 mètres.
Immédiatement au sud de Kastambolou, les massifs trachytiques
s'éloignent de la côte pour faire place aux terrains
tertiaires moyens qui, comme nous le verrons plus
tard, occupent cette partie du littoral jusqu'à près de l'embouchure
du Tuzla Tchaï, où ils continuent probablement
au-dessous des dépôts récents qui recouvrent la plaine
arrosée par ce cours d'eau. Cependant, au nord comme au
sud, cette plaine est bordée par des hauteurs trachytiques
i[ui, à la vérité, n'atteignent point le littoral. Ce sont ces
hauteurs, et notamment celles qui constituent le bord septentrional
de la plaine, qui sont le siège d'un phénomène
curieux dont j'ai déjà parlé plus d'une fois ailleurs*, mais
qui est Irop intéressant pour ne pas être rappelé ici.
1. Voy. Asie Mitieiire, première partie, Géographie physique comparée,
cliap. vil, Sources thermales, ni Le Ilosphore el ConstatUinople.
p. 377-379.
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C H A P I T R E PREJUER.
I V .
Parmi les massifs trachytiques ([ui entourent la plaine,
ceux qui s'élèvent à environ dix minutes de marche, au
nord-est du petit village Tuzla, là où la plaine se rétrécit
en une gorge pi'ofonde, frappent de loin par leurs teintes
aussi variées qu'éclatantes. En s'en approchanl. on voit que
les surfaces blanches des rochers lancent, à t raver s les nombreuses
fissures dont elles sont silonnées, une foule de jets
d ' e a u de dimensions diverses. L'un decesjels, que je mesurai
en 18/i7, a une longueur de ;l'"57 sur 0"'3ii de grosseur à sa
base. Cette muraille, hérissée d'innombrables gerbes d'eau
qui décrivent des courbes diverses selon leurs points de
départ, et viennent toutes se précipiter au pied des rochers
pour former un ruisseau d'eau bouillante qui court rapidement
du nord-est au sud-ouest et va rejoindre le Tuzla
T c h a ï , présente un tableau des plus curieux, que j'ai
tâché de reproduire dans un croquis tracé sur les lieux
mêmes '.
La température de toutes ces pittoresques fontaines est
tellement élevée, que plusieurs de mes thermomètres éclatèrent
successivement à mesure que je les y plongeai. Le
goût de l'eau est exirèmement salé; c'est sans doute une
solution de chlorure de sodium au plus haut degré de concentration.
J.a roche même d'oîi s'élancent les jets d'eau
I . Asie Mineure, Céogr. phys. com.p., p. 336, reproduite dans mon
Bosphore, p. 378, planche 2,
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