• • r
¡ M - -li
398 RO C H E S ÈIÌOPTÌVES.
sible de déterminev les éléments conslilulifs sans l'aide
(l'nne analyse chimi<|ue. Cesi un mélange de denx substances.
l'ime bianche et faiili'e noire, réunies en grains
extrêmement menus, et associés à des amygdales de kalkspatli
ainsi qu'à de nombi-eux cristaux de pislacite. qui
tapissent les parois intérieures des petites cavités. Peut-être
cette roche énigmati(iue aura-t-elie été formée aux dépens
du porphyre dioritique, riche en oliglocase. C'est surtout
la présence de iiombrenx cristaux de pislacite qui semble
être favorable à cette hypothèse. En etlet, on sait que la
pislacite n'est qu'une variété de l'épidote'. Or, la conversion
de l'oligoclase en épidote est un fait acquis à la
science, car il a été déjà depuis longtemps constaté par le
professeur lîlum, et tout i-ccenmient encore par A. knop,
qui nous apprend' qu'il a pu suivre dans un schiste chlorité
de la contrée de Harthau les ti-ansitions graduelles de
l'oligoclase à une véritable pislacite. De plus, A. Kuop fait
observer qu'une métamorphose sembable s'opère également
à l'égard du mica, c'est-à-dire que cette dernière substance
peut également être engendrée par l'oligoclase; seulement
alors les alcalis sont remplacés par ta chaux, tandis que,
lors de la conversion de l'oligoclase en épidote, c'est l'inverse
qui se produit, puis([u'il y a élimination de silice et
échange de fer oxydulé et de chaux contre les alcalis.
Les parages de Tchaouchbachi Tchillik constituent sur
la côte asiatique du Bosphore le seul point oil j'aie constaté
une éruption dioritique; et, quoiqu'il soit possible que des
1. M. Beudant a divisé l'épidote en deux sous-ospècos ou variélés, la
zoUife {épidote Ijtane] et ta Umilile. C'est à ta lieniièi'e qu'appartient la
p i s t a e i t e.
2. Voyez Neiies Jahrhncii, etc.. de M. Leontiard, année 1863, p. 808.
'm
••1. .1
i lit
- i i , :
C H A P I T R E XV. 399
recherches ultérieures y fassent découvrir par la suite plusieurs
autres localités du même genre, il est néanmoins
peu probable qu'elles m'eussent échappe, si elles avaient
été également répandues des deux côtés du détroit. Il est
donc permis d'admettre que ces éruptions locales de roches
dioriliques sont bien plus fréquentes sur la côte européenne
que sur la côte asiatique, et (|u'ainsi sous ce rapport,
comme sous plusieurs autres, cette dernière reproduirait,
plus que celle d'Iiurope, le type de la péninsule anatolique.
Pour ce qui est de la côte européenne, les éru|)tions
dioritiques n'y sont certainement pas limitées aux dix ou
onze localités que j'ai mentionnées. Au contraire, tout me
porte à croire que le nombre ne pourra manquer d'en être
considérablement augmenté, lorsque l'attention des géologues
aura été dirigée sur ce nouveau genre de reclierches.
Aussi, j'ai la conviction qu'un examen encore plus détaillé,
et surfout plus prolongé que celui auquel j'ai pu me livrer,
aura pour résultat de constater que la majorité des buttes
arrondies (désignées sous le nom collectif de Tepé), si
fréquentes sur les deux côtes, mais surtout sur celle d'Europe,
ont pour noyau intérieur une roche éruptive probablement
dioritique. Ce qui me porte à admettre cette
hypothèse, c'est que d'abord les couches dévoniennes qui
composent les buttes sont souvent particulièrement ployées
et contournées, et qu'ensuite, parmi les masses désagrégées
répandues sur les surfaces de ces intumescences, j'ai cru
plus d'une fois avoir observé des fragments de cristaux
feldspatliiques et amphiboliques, ce ([ui pourrait faire supposer
qu'ils ont été fournis par la décomposition d'une roche
éruptive, notamment d'un diorite, se trouvant à une pro