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386 HOCHE S ÉRÛPTIVIÏS.
plus de deux heures depuis iidjesé, plaleau où l'on quitte
les derniers représentants de la végétation arijorescejitc
Les massifs situés au sud du plateau, c'est-à-dire entre
celui-ci et l.idjesé, sont désignés par le nom collectif de
kazankaya Uagli, tandis qneceux situés entre le plateau et
le petit village Gumbet klian portent le nom de Gunibet
Uaglr^ La portion du plateau que l'on parcourt a une altitude
de 2,500 mètres, et était sillonnée, le Kijuin 1858, de
longues et nombreuses traînées de neige, il est arrosé par
un rapide ruisseau (coulant au sud-est et débouchant probablement
dans le Temzeré Irmak) qui rend cette surface
assez humide et même marécageuse, tout en la revêtant
d'un magnilique lapis de gazon auquel, pendant l'été, une
f o u l e de Callha polypetala, llohst, el de Primula auriculata,
Link, impriment de belles teintes jaunes et rouges.
En traversant ce plateau du sud au nord, je fus frappé
par un spectacle aussi imposant qu'inattendu; tandis qu'un
ciel du bleu le plus pur et éclairé par un soleil splendide se
voûtait au-dessus de nous, et que des côtés du nord et de
l'est les montagnes se dessinaient en contours tranchés,
nous vîmes à notre gauclie (à l'ouest) toute la contrée
sous la forme d'une immense nappe de nuages cendrés simu-
•1. iMalgré l'altitude très-coasifJérable de Lkljesé (1,735 mètres), j'y ai
observé quelques peupliers d'Italie plantés autour du village; c'est peutêtre
une des localités les plus élevées qu'atteigne cette belle Torme méridionale.
2. C'est l'ensemble des deux groupes de Kazankaya Dagli et de Gumbet
Dagli qui représente la vaste chaîne que les anciens plaçaient dans ces
parages sous les noms de Pnryadrés et qui, ainsi que je l'ai déjà lait
observer (p. 259), était aussi ))eu connue aux anciens qu'aux modernes,
sans doute, non-seulement à cause de la diUiculté d'y pénétrer, mais aussi
d'y trouver les ressources nécessaires à l'iiabitation de l'iiomme.
CHAPITRB XIV. aslant
si parfaitement la surface de la mer, qu'il me fallut
quelques moments pour m'oi'ienter et pour interi'oger mes
conducteurs, avant de me persuader que cette surface
ondoyante ne pouvait pas être celle du Pont-Euxin. Dans
tous les cas, il résulte de cet envahissement par les nuages
de l'espace situé à l'ouest du massif sur lequel nous nous
trouvions, que ce massif ainsi que les montagnes que nous
avions parcourues du sud au uord en venant de Schabbkliané
Karahissar, doivent, dans la direction de l'ouest, se
terminer brusquement et faire place à une région comparativement
basse, tandis que la contrée qtii limitait l'horizon
du côté de l'est conserve son énorme élévation.
Un autre coup d'oeil également'saisissant quoique moins
grandiose est celui qui se présente lorsque, après avoir traversé
le plateau pendant une heure et demie (du sud au
n o r d ) , on comnience à descendre le versant septentrional du
Gumbet Dagh. On aperçoit alors devant soi, cotnme dans un
abîme, la verdoyante vallée de Gumbet Khan Deressi, dont
la magnifique végétation contraste d'une manière frappante
avec la nudité des hautes régions, bien que celles-ci ne
manquent pas d'ofi'rir au botaniste un immense intérêt' . La
1. Malgré l'absence complète de tonte végétation arborescente, les
massifs syénitiqnes compris entre Lidjesé et Gumbet KInin renferment une
foule de plantes rares ou nouvelles parmi lesquelles je ne mentionnerai
que les suivantes : Astragalus squaUdas, Doiss., A. fjlobosus, var. Vabl.,
Vicia anisodonia, Boiss., PolmUlla cappadocim, Hoiss., Erysimum
crassipas,C. A. Mey., Draba diversifoUa, Boiss-, Laminm reniforme,
Montbr., L. urmenum, Montbr., L. crinilmi, Montbr., Hypericum ptdveridenlum,
Boi&s.y Ceitlniirea. rhtzanlltn, C. A. Mey., Jarinca rliizaitiha,
C. Mey., J. mollis, DC., Campanula Sieoejü, MB., Alsine aizoides,
Boiss., Silene suhulala; Boiss., Pedicularis acmodonia, Boiss., Scrofularia
einerescens, Boiss., Eremurus caucasicits, ,MB., Poa armem, Boiss.
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