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au milieu des premières, comme c'est entre autres le cas à
1 1 / 2 lieue à l'est de Mamakliatoun, où, tandis qu'un calcaire
crayeux borde le sentier qui conduit à Yeiiikevi, les dolérites,
ainsi que les conglomérats à éléments doléritiqaes et
porphyriques, composent les montagnes surbaissées et arrondies
dirigées parallèlement à la chaîne de Yaïladji qui
domine ces montagnes du côté du sud. De môme, un peu
plus loin au nord-est do Mamakliatoun, les hauteurs calcaires
peu élevées sont quelquefois couronnées de rochers de serpentine
bleue luisante, et bien qu'en s'avançant encore plus
à l'est, les calcaires semblent envahir la contrée, ils ne s'en
trouvent pas moins percés sur plusieui-s points par les dolérites,
associées aux conglomérats précédemment indiqués.
Enfin dans la plaine oii est situé Yenikevi, les marnes, les
grès et les calcaires sont également interrompus par des
serpentines, et d'ailleurs, à 3 1/2 lieues environ au nordest
de Yenikevi, on voit derrière (au sud) les collines calcaires
surgir des hauteurs plus considérables de dolérite.
Ces hauteurs s'avancent de plus en plus vers le bord méridional
de la vallée, et y i-emplacent graduellement les collines
calcaires qui, à environ 5 lieues à l'est de Yenikevi, disparaissent
complètement, quoique, sur la rive opposée de l'Euphrate,
elles se maint iennent un peu plus longtemps ; cependant,
elles finissent à leur tour par faire place aux dolérites, en
sorte qu'à 6 lieues à l'est de Yenikevi, ces dernières dominent
décidément dans la vallée de l'Euphrate, en s'étendant
sans interruption jusqu'à Erzeroum, dont la belle plaine est
entourée de tous côtés par d'énormes massifs doléritiques,
éminemment empreints du cachet de roches éruptives, et
même de roches d'origine comparativement récente, eu égard
à l'air de fraîcheur qui les cai'actérise fréquemment.
M'
t diT
C H A P I T R E X.
11.
Lorsque d'Erzeroum on se dirige vers le gigantesque
groupe montagneux désigné par le nom collectif de Bingueul
Dagh (littéralement JlJonlagnes aux mille lacs) % on traverse
du nord au sud la vaste plaine dont la surface jonchée de
blocs divers conserve dans celte direction, sur une ligne
d'environ 300 mètres, sa parfaite horizontalité, puis se renfle
légèrement, et enfin se rétrécit en une gorge par laquelle
on entre (à une lieue environ au sud d'Erzeroum) dans le
domaine du massif qui constitue le bord méridional de la
plaine. Ce massif consiste en plusieurs rangées de hauteurs
diversement ramifiées, et dirigées en moyenne d'ouest-nordouest
à l'est-sud-est ; il porte le nom collectif de Tek Dagh
ou Palantuken, quoique cette dénomination soit particulièrement
applicable à la portion ouest-nord-ouest du massif,
car les montagnes situées plus au sud-est, mais qui paraissent
appartenir au même système et n'en constituer que la
prolongation orientale, s'appellent Tekman Dagh, comme
aussi la région qu'elles sillonnent porte le nom de Tekman.
La gorge susmentionnée, par laquelle on entre dans le
domaine montagneux, se rattache à une série de plateaux et
de vallées arrosées par des eaux limpides et fi-aîches qui
coulent (au nord-ouest-nord) vers l'Euphi'ate et donnent
lieu, çà et là, à des surfaces marécageuses tapissées de jolies
gentianes, parmi lesquelles j'observai (au mois de juillet) la
•1. Cette dénomination se rattaclie plutôt à la grande quantité de sources
i]iii earactérisent cetl,e montagne, qu'au nombre de lacs qu'elle renferme:
ear, sous ce ilernier rap|ioi-t, elle aurait peine à justifier son nom.
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