i
••1 j I'':-
'n ' " \
liOCllES ÉRUPÏIVES.
chaîne du Hassan Dagh, pour se rendre de Manissa à Bergama.
lin sorlanl d'Eredjeblu, on monte pendant une heure
et demie au milieu d'une contrée plutôt accidentée que
montagneuse ; cependant, lorsque je la traversais le 15 décembre
(18/18), les ruisseaux élaicnt gelés, et une épaisse
croule de glace couvrait les deux petits lacs circulaires qui
se trouvent près du senliev que l'on suil.
Le revers septentrional de cette grande intumescence,
dont le massif allongé du Ivara-llassan Dagh représente le
point culminant, est beaucoup moins étendu et moins escarpé
que le revers méridional; car la descente ne dure qu'une
demi-heure et conduit assez doucement dans une vallée
étroite, arrosée par plusieurs ruisseaux qui se dirigent vers
le Bakur Tchaï [Caicus). A mesure que l'on descend, la végétation
arborescente reprend sa vigueur, et je tus agréablement
surpris de voir quelques oliviei's dans les environs
d'Eurtulu, malgré les lambeaux de neige qui sillonnaient la
contrée limitrophe.
La vallée d'Eurtulu, située à environ 1 1/2 lieue
au nord-ouest-nord d'Eredjeblu (mais sur le revers opposé
à celui qui porte ce dernier village), est bordée des deux
côtés par des hauteurs coniques d'un trachyte à pâte
compacte, noire, rougecàtre ou, bleuâtre, très-solide, renfermant
des cristaux assez grands de feldspath vitreux. La
roche se présente tantôt en masses arrondies ou coniques,
tantôt en colonnes verticalement redressées. La vallée a
environ deux lieues de longueur du sud au nord et se
trouve fermée, du côté de la grande vallée du Caïcus,
par un groupe fort pittoresque de hauteurs composées
d'un calcaire cristallin gris dont l'âge est fort énigmatique,
et qui, très-probablement, a subi l'action soit
CHAL'ITUI! II. lyj
des Irachytes, soit des sei-peiilines, avec lesquels il est on
contact.
La plaine alluviale du Bakur Tcliaï étant la seule limite
entre le giand renllement du Kai'a-Ilassan Dagh et les
massif strachytliiues qui, au nord de cette rivière, s'étendent
depuis Bergama jusqu'à la côte, on peut considérer tout cet
ensemble de massifs comme constituant un seul domaine
trachytique, dont la superficie n'est ([ue localement masquée
par les alluvions du Bakur Tchaï. I.a portion de ce domaine
dont la rive droite de la rivière foi me la limite méiidionale,
touche par son extrémité opposée à la zone syénitique du
Madai-a Dagh. Parmi les massifs qui représentent cette
limite méridionale du domaine trachytique dont il s'agit,
figure la belle montagne d'Oulivan (Oulivan Dagh). La
roche qui la compose a une pâte noire, luisante, très-analogue
au l'echstein, dans laquelle on aperçoit un grand
nombre de petits cristaux blancs d'oligoclase, ainsi que
quelques grains clair-semés d'amphibole. Du haut de l'Oulivan
Dagh on jouit d'un panorama admirable : à l'ouest,
se déploie la mer avec son archipel étincelant au milieu
duquel se dressent les vigoureux contours de l'île de Mytilène,
tandis qu'à l'est, le regard plonge dans la . profonde
vallée oil serpente le Madara Tchaï. Le versant occidental
de l'Oulivan Dagh est traversé de pics et de plateaux qui
donnent à la contrée un aspect de plus en plus pittoresque
à mesure qu'on descend vers le Madara Tchaï ( appelé
également Khodja Tchaï). Cette rivière revêt ici
( à 3 lieues environ au sud de Tchamoglou) le caractère
d'un torrent rapide, dont le lit, encombré de blocs, se
trouve resserré par d'imposanis remparts trachytiques, ornés
d'épais taillis de Pinus lariccio, Quercus cerris, Pyrus