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en même temps les porphyres et dioiites sont remplacés par
un calcaire bleuâtre. C'est ce dernier qui compose la pente
longue et assez rapide qui conduit à Sarybaba, et qui, au
sud de ce village, devient encore plus abrupte, car elle continue
jusqu' à l'étroite vallée ou gorge arrosée par le Rartoundéré
Sou, affluent considérable du Kharschout Tchaï.
Lorsque de Sarybaba le voyageur aperçoit cette gorge
dans le lointain, elle lui apparaît comme un véritable
abîme, rendant tout passage dans ce sens complètement
impossible : aussi est-il surpris d'apprendre que c'est là que
plonge le sentier conduisant à Gumusclikliané; mais son étonnement
devient pins grand encore quand, demandant comment
on sort de ce précipice, les habitants lui répondent
que c'est en escaladant le rempart sourcilleux qui le borde
du côté du sud; or, ce rempart se présenle comme une
muraille à parois verticales, et cependant il n'y a pas moyen
de tourner ni l'abîme ni le rempart.
La pente par laquelle on descend de Sarybaba vers la
gorge de Kartoundéi'é est composée du même calcaire bleu
qui constitue les parages de Sarybaba; mais la roche est plus
cristalline et se trouve çà et là chamarrée de gros blocs de
granite, de grès et de micaschiste dont je n'ai pu retracer
l'origine, mais qui, d'après leur aspect de fraîchcui' et lein-s
contours anguleux, doivent parvenir d'une localité trèslimitrophe,
ce qui s'expliquerait parfaitement en admettant
que ces blocs, surtout ceux de granite, ont été fournis par le
Koulat Dagh'.
J.orsque, après avoir traversé le Kartonndéré Sou, on
1. Je reviendrai plus lard [en éludiant les granites et syénites) sur la
composition probable du Koulat Dagh.
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C I l A l ' I T I i i ; IX. 269
gravit péniblement le revers abrupt du massif qui sert de
bord méridional à la gorge, on voit d'abord le porphyre
pyroxénique percer à travers les calcaires bleuâtres, puis uu
peu ])lus haut disparaître sous ces derniers, pour se manifester
de nouveau de concert avec quelques masses de diorite,
un peu au-dessus du petit village liarkayassi, enlin
s'évanouir complètement en cédant la place aux calcaires
qui envahi.ssent tonte la zone supérieure du revers septentrional
de la montagne, aussi bien que le sommet aplati
de celte dernière, fe plateau terminal, dont l'altitude
moyenne s'élève à 2,278 mètres, est une surface très-accidentée,
parfaitement nue et olfrant seulement çà et là quel-
(pies toutfes de l'sephellus heleroplnjlltis Boiss., dont les
capitules rougeâtres contrastent avec les teintes blanches
du sol calcaire et marneux. Cependant, aussitôt que l'on a
franchi le plateau et que l'on commence à descendre le
revers méridional de la montagne pour entrer dans une
gorge arrosée par l'Emberek Sou, et dans laquelle se trouve
le village liriklu, les porphyres pyroxéniques ne tardent
point à reparaître, et on les voit, des deux côtés de la gorge,
s'élever eu masses coloimaires, sans toutefois exclin-e complètement
les calcaires : car partout ces deux roches se trouvent
tellement enchevêtrées et soudées entre elles, que souvent
il devient fort ditïïcile de déterminer avec précision le
point oil commence l'une et oil finit l'autre. Dans tous les
cas, les porphyres pyroxéniques dominent décidémentdepuis
Eriklu jusqu' à Eletschuk; mais à i 1/2 lieue au sud de ce
dernier village reparaît une étroite zone calcaire (caractérisée
par des nummulites) n'ayant qu'environ 1 kilomètre
d'extension du nord au sud, et immédiatement suivie par
une autre zone beaucoup plus considérable de porphyre