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668 TE R R A I N S DE TRANSITION.
petite crique qui, contrairement à ce qui caractérise la majorité
des baies de ce littoral, est parfaitement abritée par
une saillie recourbée au sud-est. La vallée ' qui débouche
pans cette baie est arrosée par un petit torrent nommé
Souk Sou (littéralement : eau froide), dénomination qu'il
justifie parfaitement par sa limpidité et sa fraîcheur, deux
qualités fort rares dans les régions côtières de la Cilicie, où
les torrents ne roulent qu'une eau limoneuse et tiède. Du
côté de l'ouest, la petite baie est flanquée par un rempart
élevé et boisé qui se précipite à pic dans la mei', et qui,
après l'avoir longée de l'est à l'ouest sur une ligne de
3 lieues, vient expirer dans une vallée à surface presque
horizontale, traversée par un torrent dont le lit desséché
mais fort étendu donne une mesure du volume considérable
d'eau qu'il roule pendant l'Iiiver. La vallée se termine vers
la mer par une plage alluviale. La roche qui comiiose les
hauteurs limitrophes est toujours du calcaire bleu foncé,
localement associé au micaschiste et au tiionscliiefer et
olïrant une grande variété dans sa structure tour il tour compacte,
grenue, fibreuse, et sciiisteuse ; les calcaires comme
les schistes sont le plus souvent verticalement redressés.
A 2 lieues environ à l'ouest du village Kilindria les blocs
calcaires abondamment répandus sur la plage sont pétris de
Spirifer Verneuili et S . macroplems, et c omme ¡1 e s t évident
qu'ils proviennent des montagnes élevées qui, on cet endroit,
serrent la côte de très-près et sont composées de la même
roche que les blocs, c'est-à-dire d'un calcaire noir, cristallin,
miroitant au soleil avec un vif éclat, on peut en conclure
que tout le massif littoral compris entre Selefké et
I. La vallée est ombragée par de beaux taillis de myrtes, de platanes,
de lauriers, d'arbousiers, etc.
C H A P I T R E III. 0.59
les parages limitrophes de Kilindria appartient à l'époque
dévonienne.
La plage qui m'a fourni le fait important qui sert de
base à cette conclusion est limitée à l'ouest par l'isthme
dont l'extrémité forme le Kizilliiiian Bournou ' [Posidonium
promontorium), isthme qui constitue le bord oriental du
beau golfe d'Anamour, terminé à l'ouest par le cap du
même nom. La lisière orientale de l'isthme de Kizilliman
est marquée par des hauteurs calcaires sur l'une desquelles
se trouve le petit village Akasuz, à une altitude de 6 8 mètres.
Le cap Posidonium est peu élevé, et la masse calcaire qui
le compose, et qui se précipite à pic dans la mer, ne pénètre
pas bien avant dans l'intérieur du littoral; aussi ce dernier
n'olTre-t-il, jusqu'à la livière d'Anamour (Anamour Sou),
qu'une succession de vallées peu accidentées; cependant, la
vallée arrosée par le Sofat Tchaï est flanquée de deux côtés
par des hauteurs calcaires, sur l'une desquelles se présente
fort pittoresquement le château ruiné, connu sous le nom de
Sofat Kalessi.
A l'ouest du cap Anamour, les calcaires et les thonschiefer
qui, dans la région littorale comprise entre le cap et
le village Kilindria, constituent la roche dominante et plongent
le plus souvent au nord-est-nord, commencent à céder
la place à un micaschiste très-micacé, à couches soit verticalement
redressées, soit inclinées au sud-ouest ; bien que l'îlot
situé vis-à-vis du cap Anamour^ soit encore de calcaire blanc,
l l a l g r é ces discordances locales entre les calcaires et le micaschiste
sous le rapport stratigrapliique, il est difflcile cepeii-
'1. Littéralement : Cap dit golfe Ronge.
Ce cap est couronné par un chiiteau connu dans le pa\ s sous le nom
de château d'Anamour {Anamour Kalessi).
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