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646 TE R R A I N S DE TRANSITION.
précédemment indic[ué et qui fait déjà parlio de la grande
inlumescence désignée dans le pays sous le nom de Oiaouii
Yàila (longue Yaïla), surgissent tantôt en masses colonnaires.
tantôt en couches redressées.
A 6 lieues environ au nord de Gurum. la contrée s'aplanit
en une surface horizontale, et l'on voit des hauteurs
basaltiques masquer les montagnes de calcaire lilanc cristallin
qui, plus près de Gurum, limitent l'horizon de toute
p a r t , et qui , même là où elles se trouvent localement dissimulées,
n'en surgissent pas moins derrière (plus à l'ouest et
à l'est) ces hauteurs basaltiques, ce qui semblerait indiquer
que les roches éruptives de cette contrée ne représentent que
des bandes étroites intercalées, pour ainsi dire, dans les
massifs calcaires.
Au nord-est de ilandjoulik, les calcaires bleuâtres et les
marbres blancs paraissent également constituer la majeure
partie des nombreuses rangées de montagnes, situées imméchatement
à l'est et au nord-est du village Deliklilasch.
Ainsi, à 2 kilomètres environ au sud-est de ce village, on
voit un pittoresque groupe de rochers escarpés, exclusivement
composés de calcaire bleuâtre qui éclate sous le marteau
et rappelle les calcaires dévoniens du mont Géant du
Bosphore (p. 500). Une demi-lieue plus loin (àune lieue au
sud-est de Deliklitasch), on entre dans la vallée accidentée
qui sépare deux groupes montagneux échelonnés presque
parallèlement l'un à l'autre, sur deux lignes dirigées en
moyenne de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest.
Celui qui borde la vallée du côté du sud se termine à
l'ouest-sud-ouest par le massif de Deliklitasch, massif se rattachant
à l'aide de hauteurs moins considérables à la chaîne
élevée de Kourd koulak Dagh, qui re|)résente en quelque
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sorte l'extrémité est-nord-est du groupe montagneux qui
forme le bord méridional de la vallée. Quant au groupe qui
constitue le bor d septentrional de cette dernière, c'est également
un rempart composé d'un grand nombre de massifs,
tels que Terguil Dagh, Yilan Dagh, Karabel Dagh, etc. , parmi
lesquels le deuxième doit avoir une altitude considéi-able
puisque les régions supérieures de ses lianes sourcilleux
offraient encore des lambeaux de neige à la fin du mois de
juin (1849). Ses contours sont bien plus hardis et plus pittoresques
que ceux du Terguil Dagh, situé presque vis-à-vis
du Deliklitasch Dagh (à 2 lieues environ au nord-est de ce
dernier) qui, ainsi que je l'ai déjà dit, constitue l'extrémité
ouest du bord méridional de la grande vallée dont il s'agit.
Dans sa partie comprise entre le Deliklitasch I3agh et le
Terguil Dagh, cette vallée est revêtue de dépôts de grès
régulièrement stratifiés en couches liorizontales qui ne sont
([ue çà et là légèrement inclinées au sud-ouest-sud. C'est
probablement un dépôt comparativement récent; il atteint
le pied méridional du Terguil Dagh, mais sans s'élever le
long des lianes de cette montagne, composée, comme toutes
celles qui s'y rattachent du côté de l'est, de calcaires
bleuâtres, gris-cendrés ou l)lancs, soit amorphes soit cristallins,
sous forme d'un véritable marbre blanc. Ce sont
exactement les mêmes calcaires signalés par moi entre Gurum
et Mandjoulik, et que j'ai pi'ovisoirement rangés dans les terrains
de transilion indéterminés en les rattachant aux calcaires
plus ou moins analogues qui, sur d'autres points de
l'Anti-Taurus, renferment des fossiles dévoniens ou carbonifères,
ainsi que nous le verrons dans le chapitre suivant '.
1. Lorsqvi'en voyant le rôle important que joiient les calcaires ci-istalliiis
blancs dans cette partie (lo l'AnLi-Taurns, on considère ([ue ce dernier
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