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435 ROCHES ÈRUPTIVES.
rieurs, fournissent un indice posilil' de leur âge. puisque dans
leur proximilé immédiate les couches de déi)ôts cocèiies de
la vallée d'Arateli présentent des dislocations qui contrastent
d'nne manière frappante avec la stratilicalion lioiiîontale de
ces mêmes dépôts placés à une certaine distance des éruptions
serpentineuses. Tels sont encore les quelques lambeaux
serpentineux qui se produisent dans le Reiissé Dagli, entre
Tchoronm et Iskelib, et que je me conleuterai de mentionner
lorsque nous nous occuperons des dépôts sédimentaires de
cette montagne, l'ar contre, les roches serpentineuses acquièrent
un développement considérable dans les contrées situées
immédiatement à l'est et au nord-est du plateau central de
la 1-ycaonie et notamment dans la Cappadoce, dans le l'ont
et dans l'Arménie.
VII.
Dans la Cappadoce, la petite vallée de Bozaiita, qui longe
le revers oriental du Boulgar Dagh et traverse une partie
du défilé de Gulek {l>yles ciUciennes), se trouve bordée du
côté de l'est par une large lisière de serpentine verte ou
bteuàtre qui remonte le revers sud-ouest du Kizil Dagh sans
cependant atteindre les régions supérieures du massif, car
celles-ci paraissent être composées de calcaire blanchâtre
f|ui forme de beaux rochers taillés en pics ou en tourelles ; et
en effet, les sommités pour ainsi dire argentées du Ki?,il
Dagh conti-astent d'une manière tranchée avec les teintes
sombres ou rongeâtres dont sont coloriées les régions inférieures
(serpenthieuses) de la montagne' . Il est probable
1. Les deux noms par lesquels celte monlagneest iiKliltéremmeul disignée,
savoir : Kizil Dagli [mml Rouge] el Ak Dagh (mont Blanc), so
ClIAIMTlii; XVI. Ì37
(|ue le point culminant du Kizil Dagh atteint une altitude de
plus de 2,000 mètres; car colle de l'endroit le plus haut
auquel s'élève le sentier par le(|uel j'ai franchi la montagne
en me rendant de Bozanta Khan ' au village Kizildagh,
est de 1,776 mètres (à 3 lieues au nord-est-nord de Bozanla
k h a n ) , et cependant nous nous trouvions encore très-loin
des sonnnités mêmes de la montagne. Ce fut à environ 5 lieues
au nord-est-nord de Bozanta Khan que je descendis par le
revers nord-est du Kizil Dagh (Ak Dagh) sur un plateau
très-saccadé, sillonné par des hauteurs arrondies de sei-pentine
désagrégée. A son extrémité noi'd-est le plateau se
rétrécit en une vallée que bordent des deux côtés des remparts
de calcaire blanc : c'est sur le rempart septentrional
qu'on voit un groupe de masures, nommé Kizildagh d'après
la montagne dont le versant méridional porte ce misérable
village. Les calcaires blancs qui composent les hauteurs au
milieu desquelles est situé Kizildagh sont tantôt divisés en
bancs horizontaux ou inclinés, tantôt forment des masses non
stratifiées à contours arrondis ou coniques, dont l'aspect
extérieur rappelle celui des roches éruptives.
Le revers sud-est de l'Ak Dagh (Kizil Dagh) est tellement
renflé qu'il paraît constituer plutôt une partie de la
rapporteiil sans doute, soit aux teinles blanelies de ses sommités calcaires,
soit aux nuances rougeàtres de ses régions intérieures ser|ientineuses.
1. C'est le nom que porte une espèce de masure située à l'entrée de la
vallée de Uozanta et également coimue sous le nom de Giimruk Kluin ou
Douane, car elle est destinée aux employés chargés de la perception des
droits sur les marchandises qui traversent la vallée de liozanta, soit en
venant de Tarsous, soit en s'y rendant. La maison est digue de ses hôtes,
car ceux-ci ne consistent qu'en deux ou trois soldats déguenillés dont les
fonctions se réduisent à empocher les quelques sous qu'on leur jette pour
les dispenser de remplir leur tâche oificielle.