58 ItOClUÎS ÉllUPTIVES.
pus par deux lambeaux Irachytiques, l'uii siUié lout près de
15olat, et l'autre plus à l'ouest, dans les parages de Kayalar.
L e premier se manifeste au milieu des talcschistes et des
calcaires probablement tertiaires, entre Idisch et Bolat, à
environ 2 lieues à l'ouest de cette dernière ville. Il forme
une série de rochers échelonnés tout le long de la lisière
méridionale d'une plaine presque circulaire dont l'altitude
est d'environ GOO mètres. Ces rochei's, disposés avec
une grande symétrie en forme d'un amphithéâtre, représentent,
selon toute apparence, les restes du boi'd d'un
gigantesque cratère dont la plaine figure peut-être le fond
aujourd'hui comblé. Le bord septentrional de ce ci'atère
n'existe plus, et la plaine se trouve limitée du côté du
nord par une masse arrondie et allongée de calcaire gris,
à laquelle l'amphithéâtre trachytique se rattache par des
pentes plus ou moins douces.
A 5 lieues environ à l'ouest-sud-ouest de cette belle
éruption trachytique, s'en trouve une autre, mais à formes
beaucoup moins prononcées ; elle est située à peu de distance
au nord-est de Kayalar. C'est une masse de porphyre
trachytique souvent divisée en bancs, soit horizontaux, soit
redressés et accompagnés de dépôts de tuf. La roche est
généralement disposée en nappes le long des montagnes
qui bordent des deux côtés la vallée de Zillc ïchaï (altliient
droit du l-'arasch Tchai).
Maintenant lorsque, de lîalikesri, nous nous dirigeons
vers Bergama par Erkiit, nous trouvons, à un kilomètre
environ an nord-est de ce dernier petit village, les calcaires
interrompus par des hauteurs arrondies de trachyle à pâte
noire, presque terne, rarement luisante, (|ui se décolore à
la flamme du chalumeau, en fundanl aux angles en un
CHAPtrttE II. fl!)
verre noir verdâtre. Cette roche ne forme qu'un groupe
isolé au milieu du calcaire qui, à une lieue et demie environ
au nord d'Erkut (sur le sentier qui conduit de ce village à
Ivrindi), reparaît en masses plus ou moins considérables.
C'est également sous cette forme sporadique (|ue les trachytes
se manifestent dans la contrée qu'on franchit pour
se rendre de Bergama à lirkut, et oii les calcaires et les
trachytes se succèdent à plusieui's l'epn'ses, souvent si confusément
mélangés les uns avec les autres, qu'il faudrait
une longue étude pour déterminer les relations entre ces
deux roches, et une carte à très-grande échelle pour les
indiquer graphiquement. Ainsi, à une lieue et demie environ
de Bergama, se présentent les calcaires et continuent
Jusqu'au delà de Deré Koi. Or, sur cet espace d'environ cinq
lieues (dusud au nord), les calcaires sont hérissés d'énormes
accunuilations de blocs de trachyte, ainsi que de masses
de conglomérat et de tuf trachytique qui embarrassent
autant le géologue qu'ils réjouissent l'artiste, parce que, si
le premier a de la peine à découvrir leur âge et même leur
provenance, le second ne peut que saluer avec bonheui'
toutes ces formes pittoresques imprimées à la contrée,
comme, entre autres, à la petite vallée d'ilé Tchaï.
A l\ lieues et demie, au nord-est-nord de Bergama.
entre Ahmedbeï et Deré Koï. les dépôts de tuf et de conglomérat
oiïrent une stratification distincte, mais les couches
pui.ssantes sont plus ou moins fortement redressées, souveni
sous des angles de 45 à 60" . l'rès de Deré Koï. les sommets
arrondis des hauteurs calcaires sont couronnés de masses
de trachyte foncé, à structure presque homogène, enduit
d'une croûte ferrugineuse, tandis que d'innombrables blocs
de tuf blanc sillonnent les lianes des hauteurs et le fond de