690 TE R U A I N S DE TRANSITION.
Gedin Beli, puis de Bagxljedjil<, par Tcliidemé el Yerebakan,
à lîelen Koï. Ixs deux tracés ci-joinis (p. 089) permellront
au lecteur de nous suivre plus facilement dans cette
marche, qui d'abord est orientée (en moyenne) de l'ouest à
l'est (fig. i ) , et ensuite du sud-ouest au nord-est (lig. 2).
Pour se transporter de Karakevi à Bagdjedjik, on gravit,
après une heure de marcile, un massif considérable où
percent de tous côtés les dalles fortement redressées d'un
thonscliiefer, tantôt il surface terne et à teinte verdâlre,
grise ou rougeâtre, tantôt à surface luisante et passant
insensiblement au micaschiste; çà et là on voit s'associer à
ces roches un calcaire bleu sillonné de veines de calcaire
spathique blanc. Le massif que constituent ces roches et
que l'on traverse péniblement pendant deux lieui-es, en
monlant et en descendant sans cesse, est composé de hauteurs
arrondies assez nues, très-rocailleuses et coupées par
des gorges et des vallées peu proibndes, à pentes généralement
assez douces. Après avoir franchi ce massif, on
monte (à 2 lieues de Karakevi) sin' un plateau foi'tement incliné
à l'ouest, qui forme une espèce de col de 2,812 mètres
d'altitude entre le Kozan Dagh et le Cedin Beli'. La des-
1. Ix Kozan Dagh et le Gofliii Bell ainsi que la majorité des groupes
montagneux qu'on traverse pour se rendre de Karakevi à Beleu Koï eu
passant pai' Bagdjedjik etTciiidemé, sont revêtus de magnifiques forêts
composées en partie d'essences orientales ies plus rares, et qui eussent pn
fournir d'inépuisabies trésors à l'industrie on général, et aux constructions
navales en particulier. Parmi ces espèces figurent le cèdre et le sapin de
Cilieie {Abias cilicica, Kotscliy). Le ¡ircinier forme souvent à lui soui d'immenses
massifs qui s'élévent il une altitude de plus de 2,000 mètres. Sans
doute, si l'on avait connu les splendides forôts de l'Anti-Tauru.s, on n'eût
point donné au beau coiiil'èro qui les compose un nom spécifique consacré
à rapjieler les quelques brins rabougris du I.ilwn, et il est jirobable que
l'on eût substitué au nom de Codrus Libani celui do Cedrus antUoUca.
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cente fort rapide du versant oriental de ce col, entouré de
blocs de thonscliiefer, de micaschiste, de calcaire bleu et
blanc plus ou moins cristallin, et de quartz blanchâtre,
conduit dans une vallée également hérissée de quartiers et
de fragments des mêmes roches, ((ui toutes proviennent des
montagnes voisines oii elles se trouvent sur pied et forment
des masses à contours très-variés. Le plus souvent ces blocs
et fragments (surtout ceux du micaschiste) sont recouverts
d'une croûte de fer oligiste grenu. En général, le thonscliiefer
et les micaschistes de cette contrée paraissent renfermer
de grandes richesses minérales parmi lesquelies le
fer oligiste et l'oxyde de fer hydraté se manifestent à
chaque pas. Ainsi, les montagnes qui bordent la vallée de
Bagdjedjik, située à une altilude de .1,933 mètres, sont
tellement imprégnées d'ocres ferrugineuses, que l'eau des
ruisseaux et des sources qui en jaillit est colorée en jaune
et en rouge; phénomène qui devient surtout très-frappant
lorsque les ruisseaux ont été gonflés par les pluies, comme
c'était le cas au moment oit je me rendais de Bagdjedjik à
Tchidemé, car, à la suite d'une forte averse qui avait duré
plusieurs heures, le ruisseau qui parcourt la vallée s'élait
changé en un torrent impétueux qui se tordait comme une
nappe dorée entre les rochers également leinls en jaune ou
en rouge.
Les montagnes sourcilleuses et fort boisées que l'on
franchit pour aller de Bagdjedjik à Tchidemé sont déchirées
par (les gorges, ou plutôt par des abîmes, en forme de gigantesques
entonnoirs oit souvent on est obligé de descendre
par des penles presque verticales, iiom- gravir ensuile des
surfaces lout aussi iibruptes. La roche continue toujours à
être du Ihonschiefer, du micaschiste et du calcaire bleu
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