ae
lî il
4
„1 il
liOCUKS ÉRUPTIVES.
bouillanfe est trop désagrégée pour que l'on puisse en
préciser la nature sans une analyse chimique. Cependant
elle paraît être un trachyte plus ou moins nioditlé par les
agenis divers auxquels elle est exposée, car les régions
supérieures, qui ne contiennent point de sources, consistenj
en un conglomérat trachylique très-solide. Les autres parties
des montagnes limitrophes qui entourent la plaine sont
flanquées de niasses considérables d'une substance blanche,
soit pulvérulente et friable, soit molle ou plastique, colorées
en rouge, jaune, bleu, etc. Ce sont probablement autant
de dépôts formés par des eaux salines qui avaient jadis
jailli des montagnes, mais dont l'émission aura été arrêtée
par une cause quelconque.
Au reste, toute la surface de la plaine de Tuzla et
notamment la portion située au nord-ouest et à l'ouest du
village du même nom, dans la direction de la mer, est
également le siège d'émission d'eau chaude en parfaite activité
; seulement celle-ci ne jaillit point en gerbes puissantes
comme dans la localité susmentionnée, mais constitue
des filets p resque imperceptibles qui filtrent à t raver s l'écorce
dont elles ont incrusté la surface de la plaine, ce qui
n'empêche point qu'en y cheminant, la chaleur brûle les
pieds, car la température de l'eau répandue dans la plaine
est encore de 78 à 90° cent.
Cette eau est utilisée pour l'exploitation du sel, et, à cet
ellet, la surface de la plaine est couverte d'un réseau de
petits bassins que l'on a creusés, afin d'y concentrer l'eau
et de l'y laisser s'évaporer, ce qui s'opère avec une élonnante
rapidité, et donne naissance à des dépôts considérables
de sel crislallisé d'une remarquable pureté. Sans
doute, cette localité eût pu fournir d'inépuisables appro-
CHAPITHB l'REMlEK. 83
visionnements de cet article important de commerce'.
Les soui-ees de Tuzla sont tout aussi remarquables par
leur composition chimique et leur siège, que par la
température élevée qu'elles possèdent. Sous les deux premiers
rapports, elles olîi'ent une grande analogie avec la
source saline que M. Courban, attaché à l'exploration
scientifique de la mei- Rouge, faite en 1859-1860 par
le capitaine Kussel, a signalée^ dans le golfe d'Adulis,
source qui, comme celle de Tuzla, se trouve à peu de
distance (à 500 mètres) de la côte, jaillit des fentes de
rochers lrachytiqxi.es, et consiste piincipalement en chlorure
de sodium^ puisque sur cent [larties, il n'y en a que 0,15
de sulfate de chaux, 0.22 de chlorure de calcium et 0,02
de chlorure de magnesium. Cependant, la source de la
mer Rouge n'a qu'une température de /lii" cent. Une autre
source qui se rapproche également de celle do Tuzla, sous
le double rapport de sa provenance d'une roche volcanique
située à peu de distance de la mer, et de sa haute températ
u r e . qui est de 9k° cent., c'est la source saline qui se
trouve au Japon, près du village Atami toutefois, elle
ditlere de celle de Tuzla, non-seulement par la nature intermittente
de ses jets d'eau, mais encore par sa composition
chimique, puisque le chlorure do sodium y est associé aux
chlorures de calcium et de magnesium, ainsi qu'à des car-
-1. Voy. dans ma (iéog, comp, de l'Asie Mineure, p. 336, ainsi que
dans mon Bosphore el Constantinople, p. 378-379, leg considérations sur
le rendement actuel des salines de Tuzla, sur le developjjement dont elles
seraient suceptibles et enfin sur les renselgnemenls que les auteurs anciens
nous fournissent rclati\einent à cette localité qui, sous plus d'un rapport,
peut être qualifiée dp classique.
2. Comptes rendus de /Me. des Sc., année 18lii, 1. LU, j). 4:27.
3. IHd. Année 186S, t. I.XI, p. (188.
ti:
si
li ijuiuti.