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T I Ì R I Ì A I N S Dlî TIIANSITIOK.
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Si les calcaires dont sont composées les montagnes qui
flanquent des deux côtés la vaste région lacustre comprise
e n t r e Gurura et iMandjoulik olîrent, même sous le rapport do
leur aspect extérieur, une certaine analogie avec les roches
qui, dans d'autres parties de l'Asie ^lineure, figurent dans
les terrains de transition. le faciès qui caractérise ces dern
i e r s se trouve encore plus fortement imprimé aux calcaires
qui bordent également des deux côtés la contrée siluée au
sud-ouest de Gurum, et noiamment dans celle comprise entre
Ketchi Megara et Elbostan.
E n elTet, lorsque de cette dernière petite ville on se rend
à Kefclii iHegara, on traverse des plateaux lacustres bordés
des deux côtés par des hauteurs composées de calcaire bleu
foncé ou gi'is, analogue à celui qui, entre Sivas et Yusoufog
l o u . alterne avec des micaschistes. Ce calcaire, souvent
touche de près au grand domaine éruptif fin mont Argée, on est natnrellement
porté à établir vine certaine relation enlro ces marbres et l'action
des agents plutoniques, ce qui expliquerait en même temps l'absence, dans
c e s marbres, des restes organitpies cpii, sur d'antres points de l'Anti-
T a u r u s , se présentent ijénéralement dans les calcaires amorphes et dans les
t h o n s c h i e f e r . D'ailleurs, la célèbre hypothèse d e llali, relat ivement it la con-
- version par voie ignée des calcaires amorphes en calcaires cristallins, a re(;u
d e nos jour s une éclatant e conlirmation par les expér iences de Gustave Rostí
qui nous apprend {Leonhurd, Xeues Jahrbuch fur Minerai, etc.. Jaltrij.
1863. p. 464), qu'après avoir soumis à une chaleur intense un tube de fer
aussi bien qu'un vase en porcelaine, l'un et l'aulre hermétiquement clos,
le premier rempli d'arragonite et le deuxième fie calcaire lithographi{|ue
e t de craie, i! est parvenu ii produire artificiellement un marbre analogue
à celui fie Carrare.
n H . \ P I T I l E Ml, m
régulièrement stratifié, plongeant au sud-ouest, ou bien
verticalement redressé, disparaît sous les dépôts lacustres
dans les environs iminédiats de Ketchi Jlegara.
Un calcaire semblable compose également les massifs
montagneux qui entourent la plaine d'Elbostan, et au pied
desquels se trouve la petile ville de ce nom, à nue altitude
d e d,170 mètres. QuanI aux hauteurs situées immédiatement
à l'est, au sud-est et au sud d'Elbostan, elles ne forment
que des rangées peu considérables à contours ondulés, derrière
lesquelles ( au sud) on voit se dresser le rempar t imposant
du Kanlu Dagh, dont les sommets arrondis portaient
encore des lambeaux de neige à répfjque (le/i août 1853)
oil je me trouvais en ces lieux.
Les calcaires bleus et les marbres blancs continuent à
dominer dans toute la contrée comprise entre Elbostan et
Yarpous [Arabissus des anciens), contrée parfaitement
déboisée, à surface presque plane ou légèrement ondulée,
limitée au nord et au sud par des séries de hauteurs calcaires
arrondies, également nues. J.a roche à cassure écailleuse
perce souvent à travers la couche peu épaisse de
la terre végétale qui recouvre la plaine Par leur teinte
comme par leur structure, ces calcaires sont très-analogues
à ceux qui, plus ii l'oue.st (dans l'Anti-Taurus proprement
d i t ) , m'ont fourni des fossiles dévoniens. Sur les hauteurs
comme dans la plaine, les calcaires exhalent sous le marteau
1. La lerre \égétale n'était revôtue, à la fin du mois d'août, ([ue d'un
gazon fiélri el lirAlé, oii je n'ai pu distinguer que quelques graminées el
e n t r e autres le Hroinus squarrosHS, ainsi qu'une rare espèce d'iegilops
luMtiuuie par Jauberl et Spach : /E. tripsacoides {.E. Uliacea, inab. et
.S|).; H. Hoissier a réuni ces doux espèces en une seule : yE. muUca). Ce-
]iendant les gens du pavs m'oni assuré (]u'au printemps toute cet t e plaine se
couvre il'tnie magnifique végétation lierhacée.
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