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j.ìS RO C H E S ÉIUU'TIVES.
phyre doléritique souvent rougi par l'oxyde de fer. Cependant
elles sont rarement à l'état normal, mais presque toujours
converties en masses incohérentes, plus ou moins
complètement décomposées.
C'est de roches ainsi altci'ées {¡n'est composée la hauteur
considérable que l'on franchit à 6 lieues à l'est
d'Akdjagyl pour descendre dans la belle plaine conduisant
à Schabbkhané Karahissar, d'où l'on découvre tout d'abord,
quoique dans le lointain, le cône doléritique couronné par
la ville, se dressant majestueusement au milieu de cette vaste
surface.
Après avoir traversé Schabbkhané Karahissar pour se
diriger au nord, on voit les roches doléritiques continuer
sur un espace d'environ une lieue au nord-est de cette ville
jusqu'auprès du village Temzeré, situé non loin de la rive
gauche de l'Aoutmysch Tchaï (appelé aussi Temzeré Irmak),
qui dans ces parages est presqu' à l'état de torrent, sans ce-,
pendant cesser (du moins pendant l'été) d'être piirfaitement
guéable.
Le petit village Temzeré peut être considéré comme
marquant la limite nord-est de la longue série de roches
doléritiques que nous avons suivies^ depuis Niksar jusqu'à
Shabbkhané Karahissar, car à peu de distance au nord de
Temzeré, la dolérite se trouve remplacée par la syénite, qui
compose presque exclusivement le grand massif désigné par
les anciens sous le nom collectif de Paryadrès, dout iious
nous occuperons quand nous serons à étudier les roches
granitiques etsyénitiques de l'Asie iVlineure. Il est vrai qu'au
milieu du domaine du Paryadrès on voit çà et là surgir les
dolérites, si intimement liées aux syénites, qu'il m'a été
impossible de saisir une ligne de démarcation quelconque
C H A P I T R E VIII, J5!l
entre ces deux roches, ce qu'une étude plus soutenue de ces
localités parviendra peut-être à obtenir. Dans tous les cas,
ces appai-ilions doléritiques ne constituent qu'un phénomène
local. Aussi, au nord du massif syénitique du Paryadrès,
c'est-à-dire entre ce dernier et le litloral du l'onl-Euxin,
les dolériles semblent disparaître presque complètement pour
faire place aux porphyres pyroxéniques, roches qui occupent
un espace considérable, ainsi que nous le verrons en
nous dirigeant d'aljord (du sud au nord) du versant septentrional
du Paryadrès vers la ville de Kireusen, puis de
cette ville le long du littoral jusqu'aux parages limitrophes
de Tarabolous (d'ouest à l'est), et enfin de ces derniers jusqu'à
Erzindjian (du nord au sud). Ce sont ces coupes ([ui
feront l'objet du chapitre suivant'.
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4. Parmi ces coupes, celle qui traverse le Paryadrès a particulièrement
une importance géorjrapJiiqtie^ parce que ce groupe montagneux se trouve
mentionné par les géographes de l'antiquité d'une manière tellement vague,
qu'il devient évident que cette partie de l'Asie .Mineure leur éiait tout aussi
peu connue qu'aux géographes modernes, antérieurement à mes explorations.
En eifet, le Paryadrès de Stiabon (lib. XI, M), aujsi bien que le
napuaipiç ou le Uapuajiy,; de Ptolémée, sont représentés, comme autant rie
ramifications de l'Anti-ïaurus se rattacluintsoit au Caucase, soit à la valîée
supérieure de FEuphrate; et quant à Pline (lib. V, 27], il ne voit dans la
chaîne qu'il mentionne sous le nom de Paryadris qu'un embranchement
local d'un immense rempart qui surgit près de la mer de l ' I n d e {ah indico
mare ex^urgil), et de là va se répandre à travers tout le continent asiatique.
Le tableau fort pittoresque que le naturaliste romain trace de ce
géant fabuleux n'a qu'une valeur purement artistique.
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