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'SO TE R K A I N S D?i TRANSITION.
cette région, mais qu'il se reproduit également sur d'autres
points de l'Asie Mineure. Ainsi, le calcaire de montagne
signalé par moi dans l'Anti-Taurus, entre Yerébakan et
Belen Koï, n'y est sans doute que l'avant-coureur de dépôts
de houille plus ou moins considéi'ables situés à peu de distance
de ces deux localités. Ce qui me le fait supposer,
c'est l'assertion positive des habitants de Belen Koï, qui
m'apprirent que le chef de la tribu avchare, établi dans leur
voisinage, faisait exploiter dans les parages de i\Iartach et
de Topanoglou une pierre noire dont ils me montrèrent des
échantillons, qui n'étaient autre chose que de la houille de
qualité supérieure. Or, cette assertion vient h l'appui de
celle de Th. Kotschy, qui nous apprend ' qu'en se rendant
de la ville de Sis à Belen Koï, il avait observé des
fragments de houille répandus dans la contrée comprise
entre le Sis Sou et le village Belen Koï, fragments qui,
certes, ne pouvaient être de provenance étrangère, parce
que les besoins des barbares et misérables habitants de cette
région sont ti-op bornés, pour donner lieu à l'importation
d'une substance dont ils ignorent complètement la valeur,
et qui, dans tous les cas, n'attirerait leur attention que
si elle s'offrait spontanément sous leurs pas, en quantité
assez considérable pour être vendue à des étrangers comme
un objet de curiosité ». Cétaient là des indications précieuses
1. Th. Kolschi/'s lleise, publié dans les Miuhelwigen (l'A. l'clermimn.
année 18li3, n"-i, [). 129.
•1. Ce fut la vue do scinljlahles fragments do lionille répandus sur la
plago do Kings Bay, dans le Spilzberg, qui conduisit C. W. «lomslrancl,
membre de l'oxpédilion suédoise au S|iilzbcrg pjuidanl l'année 1861,
il y constater îles gltos considérables d'cscellent chai'bon de terre, decoiiverte
encore plus importante peut-être sous lo rapport scicntirii|uc i|ue
sous celui de l'industrie, puisqu'il s'agit de restes d'une végétation tropi-
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qu'il m'etit été aisé de mettre à profit lors de mon passage
par Belen Koï, puisqu'il ne s'agissait que de pénétrer un
peu plus avant dans l'intérieur de la contrée, au lieu de
m'en éloigner pour me diriger sur Hadjin, ainsi que je fus
contraint de le faire; car, lorsqu'on 1858j'arrivai à Belen Koï,
j ai latlh être fusillé par l'ordre du chef de la tribu avchare,
lequel se trouvait précisément alors dans ce village • tellement
mon apparition au milieu de cette région inaccessible
non-seulement aux Européens, mais aux Turcs mêmes, lui
parut suspecte et alarmante. Aussi, eut-il de la peine à se
laisser persuader dene point voir en moi un émissaire soit
européen, soit ottoman, mais simplement un médecin voué
à la recherche de plantes otTicinales. Ce ne fut qu'après de
longues et orageuses discussions que j'obtins l'autorisation
de quitter Belen Koï, mais seulement pour me rendre droit à
Hadjin, et à la condition expresse d'être placé sous la surveillance
de dix Avchares armés, qui ne me quittèrent point
jusqu'à la proximité du lieu de ma destination forcée. De
cette manière, le peu de fossiles que j'ai pu recueillir pendant
cale ensevelie sous des glaciers et de gigantesques moraines. Or, ainsi
que le savant suédois le fait observer lui-même (V. D'Pélermann, toc
0. annee 865, n" ô, p. ,21) l'existence de fragments de drarben d^
te.re répandus sur les plages du Spilzberg était parfaitement connue
d pu,s longtemps et mentionnée par plus d'un voyageur, notamment par
mrral bcoresby, ma.s c'était un fait isolé sans importance aucune; H a
fallu 1 oe,l d un savant de métier pour en apprécier toute la portée. C'est
exactemen le cas avec la région susmentionnée do l'Anti^anrus- là
aussi, pendant longtemps encore, des Européens de passage eontinuer'ont
menhonnerdes fragment, do charbon de terre disséminés le long des
s nt,ers qu ,1s aur.nU à trave,-ser en se rendant de Sis à Belen, mais cette
observat,on demeurera stérile jusqu'au moment où un géologue ou un
,ngen,our se trouvera sur les lieux, et aura su tirer parti de cet avertissement
pour en,-ichir la science et l'industrie d'une importante découverte.
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