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4 5 8 RO C H E S ÉBUPTIVES.
OÙ ces roches ont été étudiées, se rattaclieiit particulièrement
au type IraciujUqxte de l'Ktna, de Stromboli, des
champs phlégréens, de l'Ararate et du Caucase (p. 322).
Bien que disséminés sur toute la surface de l'Asie Mineure.
les trachytes y présenlent une agglomération particulière
dans la partie ouest de la péninsule dont le littoral
occidental est cliamarré d'éruptions trachytiques plus ou
moins considérables qui se prolongent de dessous la mer, et
se reproduisent dans l'archipel grec sous fomie de plusieurs
îlots trachytiques, parmi lesquels l'ile de Santorin, si
remarquable par les phénomènes dont elle vient d'être le
siège, semble rattacher l'époque de l'ancienne activité des
trachytes de la côte de l'Asie Mineure à une période de
nouvelle résurrection. En ellet, la nature tracliylique des
roches vomies par les volcans du golfe de Santorin vient
d'être parfaitement constatée par les savants de Vienne dans
un travail étendu, dont les résultats ont élé p'ubliés dans le
Jahrb. der geol. Rekhsanslalt (I. XVI , 2 heft. an. 1866) et
sommairement reproduits dans le jVeiies Jahrb., etc, de
J . Léonhard et II. B. Geinitz (an. 1866, p. 159) ' . De plus,
il résulte de ce travail ([ue les laves récentes de Santorin
dont l'aspect extérieur rappelle beaucoup les trachytes du
lUontenuoi-o, de PuzsuoH et des champs phlégréens, sont
caractérisées par la prédominance de l'oligoclase à l'égard
du feldspath vitreux, ainsi que par la structure poreuse de
la roche. Or, non-seulement beaucoup de trachytes de
I . Au reste la nature Irachytique des produits des dernières éruptions
d e Santorin avail déjà élé reconnue avant même que ces rot-lies aient pu
ê t r e complètement étudiées; c'est ainsi que M. Élie do Beaumont ne
balança point à se prononecr dans ce sens sur la simple inspection de quelques
échantillons présentés à l'Institut.
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l'Asie Jlineure sont poreux, mais encore plusieurs de ces
trachytes sont décidément plus riches en oligoclase qu'en
feldspath vitreux qui même y manque complètement quelquefois,
comme par exemple dans les trachytes d'inova
(p. lii), de l'Ala Dagh (p. 103), de .Sillé (p. 190), etc;
d'un autre côté, l'oligoclase ne fait presque jamais défaut à
ceux des trachytes de l'Asie Mineure qui renferment du
feldspalh vilrettx, tels que les trachyles du cap Karabouroun
(p. 7). de Smyrne (p. 71), d'Afioun Karahissar (p. 79),
du mont Argée (p. 127), de Nevchehr (p. 170), de Nigdé
(p. i;56), de Kara Dagh (p. 103), etc.
Enfin, la distribution topographique des trachyles de
l'Asie Mineure oITre encore cela de remarquable, qu'ils sont
fi-équemmen't associés à des lacs salés. Ainsi, le vasie groupe
Irachytique du mont Ai'gée est non-seulement situé dans la
proximité du Touz Gueullu, mais encore il renferme dans
son enceinte intérieure un lac de celte nature, puisque le
•livach Gueul se trouve au pied du versant méridional de
r Argée de même, le beau cône Irachytique de Karabounar,
si remarquable par son cratère, surgit au milieu d'une
dépression revêtue de masses de .sel (p. I/iO). Or, quand
on considère que ce sont précisément les groupes trachytiques
les plus éloignés du littoral qui, en Asie Jlineure,
se trouvent associés à des lacs salés, destinés pour ainsi
dii'e à y renqilacer l'eau de la mer. il est impossible de
ne point admettre que ce fait apporte un argimient de plus
en favetn* de la théorie de l'intervention de l'eau de la mer
dans les phénomènes volcaniques, théorie déjà ancienne,
1 . ilallieureusoment cc lac Ircs-remarquable ¡i été omis sur ma carte
géologique do ¡'.Vsie Alitieurc; il se trouve entre les villaties Everek et
Devehi Karahissar.
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