C H A P I T R E PREMIER.
TBACUÏTES UU BOSPUOHB, DKS KÉBIONS LITTORALES
DE LA MER l)E UAR.MAIIA, ET DE LA TROADE,
Riva. — Cap Karal) iiroun. — Hégioii entre le lac de Nicde et Elmaly. — Cap
lioa Donroun. — Hamamlu et vallée de Sousoi.roii ïcliaï. — lîégioii entre
Biglia et Iiiova et entre Bigha et Yapoiildak. — Vallées de Rodos Trhai et de
Tuzla, et eaux thermales dont cette dernière contrée est le siège. — Zone littorale
depuis le cap Baba jusqu'au village Sazlu. - Traciiytes d'Aivadjuk et d'Iné.
— Développement probable do ces trachytcs jusqu'aux parages de Biglia. —
Assar Dagli. - Dalanlar. — .Mustedjab. — Anciennes mines de Balia.
Ainsi que nous le verrons en étudiant les dolérites
basaltes et roches pyroxéniques, les trachytes proprement
dils ne jouent qu'un rôle subordonné le long du Bosphore.
Ils ne commencent à prendre une certaine importance qu'à
l'extrémité septentrionale du bord asiatique du détroit, et
notamment dans les parages limitrophes de Riva. En
effet, parmi les roches qui composent l'imposante corniche
qui s'étend enire le promontoire de Riva et celui de Karabouroun,
on voit à côté des dolérites, des basaltes et des
porphyres pyroxéniques, de véritables Irachytes que l'on
peut caractériser de la manière suivante, en faisant abstraction
des innombrables variétés locales : pâte compacte de
teinte brun-rougeâtre ou brun-noirâtre, renfermant des cris-
C l I A P l T I i E PKIiMlER. 7
taux d'oligoclase, d'amphibole et de mica magnésien. Les
cristaux d'oligoclase dominent tant par leur nombre [[ue par
leurs dimensions; ils sont blancs, translucides et à surface
fortement striée. L'amphibole se présente ordinairement en
petits cristaux dont la teinte vert foncé se trouve le plus souvent
oblitérée par la désagrégation qui convertit les cristaux
en une substance brun-rougeâtre, tout en laissant
apercevoir leurs formes normales. Quelquefois le mica
manque complètement et les cristaux d'amphibole sont à
peine perceptibles. Sous le rapport de la structure, la roche
varie de la structure porphyroïde à une structure presque
homogène, revêtue d'une teinte foncée et uniforme, offrant
toutes les apparences d'un basalte ou d'une aphanite. Mais
ce qui imprime à toutes les roches qui composent le littoral
entre Riva et Karabouroun, surtout à celles de ce dernier
promontoire, des modifications encore bien plus saillantes,
c'est le phénomène de désagrégation et d'imprégnation par
des substances ferrugineuses. Ces phénomènes, qui se
manifestent quelquefois sur une énorme échelle, en nuançant
les roches de teintes les plus variées et souvent les plus
vives (jaune, rouge, violet, bleu, blanc), ne contribuent
pas peu à rehausser la physionomie éminemment originale
des parages du cap Karabouroun. Aussi, rien de plus frappant
que l'aspect de cette côte, surtout lorsqu'on y débouche
par les taillis épais de VAgalch-deniz-y et que l'on voit
surgir, comme par enchantement, les flots du l'ont-Euxin
encaissés à perte de vue par une gigantesque corniche dont
le fond noir fait ressortir les teintes vives qui colorent çà et
là toutes ces masses si bizarrement groupées.
Sur plusieurs points de la côte, on voit la série des
roches éruptives interrompue par des vallées étroites et