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6Ì2 TEUIiAINS UE TRANSJTION.
l'est du village Tasclibouiiai', le plateau se renfle, et le sentier
s'élève à une altitude de 1,390 mètres, d'où il descend
sur un autre plateau beaucoup moins étendu, ayant une altitude
de 1,270 mètres; les éruptionstrachytiques y reparaissent,
mais toujours d'une manière locale et au milieu des
calcaires bleus cristallins souvent à texture schisteuse. Enfin,
à 3 lieues à l'est de Tasclibounar, on s'élève de nouveau à
une hauteur de 1 ,380 mètres, et l'on se trouve devant une
montagne considérable, formée de plusieurs masses mamelonnées
et sillonnée de dépressions plus ou moins profondes.
La montagne est composée de roches serpentineuscs plus ou
moins désagrégées et entassées pêle-mêle les unes sur les
autres; elle passent, dans les régions supérieures de la
montagne, à un calcaire gris, cassant, très-dillérent des
calcaires noirs qui composent le plateau de ïaschbounar et
qui s'étendent jusqu'au pied occidenlal du groupe serpentineux.
Mais c'est surtout après avoir franchi ce dernier, que
la physionomie de la contrée subit un changement complet;
car aussitôt que, du massif serpentineux, on descend sur uii
plateau sillonné par de profonds ravins qui s'étendent jusque
dans la vallée de Kastainouni, on se trouve dans une contrée
éminemment empreinte du cai'actère particulier qui distingue
les régions tertiaires de l'Asie Mineure : ce sont partout des
montagnes à contours linéaires, régulièrement striées par
les couches horizontales d'un calcaire blanc, semblable à
celui qui figure dans les dépôts nummulitiques de Kastamouni,
et qui évidemment ne constitue qu'uu seul ensemble
avec ces derniers. C'est donc à environ 3 :l /2 lieues au
nord-est de Tasclibounar que l'on peut tracer la ligue de
déuiarcation entre le domaine des roches à fades de terrain
de transUion et celui du terrain tei tiaire inférieur.
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CIIAPITIU; in.
J.oi'squ'on se dirige à l'est-sud-est de la ville de Kastamouni
vers l'ilkas Dagli, les dépôts tertiaires disparaissent
aussitôt que l'on est descendu dans la vallée arrosée par le
Karaderé Sou. Ainsi, à 4 lieues environ à l'est-sud-est de
Kasiamouni, on voit cette vallée bordée des deux côtés par
de beaux rochers de calcaire bleu, qui prend souvent une
structure schisteuse et passe à un schiste calcaréo-argileux,
colorié en rouge ou en jaunâtre; les couches sont tantôt
verticales, tantôt inclinées au sud-est, sous des angles de 00
à 70 degrés.
Les hauteurs que compose ce calcaire sont échelonnées
le long du bord méridional de la vallée de Karaderé Sou,
en énormes terrasses qui constituent le pied septentrional
de nikas Dagh et par lesquelles on commence à gravir le
versant de ce rempart élevé, lorsqu'on l'aborde en venant
de Kasiamouni. C'est sur l'une de ces terrasses, à une
altitude de 1,430 mètres, qu'est situé le village Tchoban.
A l'époque où j e m'y trouvais, le 2 3 août 1850, les sommités
de rilkas Dagh olfraient quehiues lambeaux de neige,
ce qui pourrait faire'supposer que cette dernière y est à
l'état permanent. Le plateau qui porte Tchoban est sillonné
du nord-ouest-nord au sud-est-sud par des gorges,assez
pittoresques, et l'on jouit de cet endroit d'une belle vue
sur le groupe montagneux qui constitue l'ilkas Dagh, bien
(lue la partie centrale de ce groupe soit masquée par les
saillies des rochers, ainsi que par les forêts qui les revêtent.
Cependant, on aperçoit très-distinctement serpenter, au sudi
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