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382 liOCHE S ÉRDPTIVIÎS.
( ( u e réclame l'exercicc de celte inodesle branche d'indusli
ie, elle est menacée d'une complète destruclion, aussi,
l o r s q u ' e n 1858 j e visilai les exploilalions qui, il y a quel-
( [ i i e s a imées encore, a|)pi'ovisionnaienl d'alun loule la prov
i n c e . je trouvai les travaux prescpie abandonnés, faute de
c o m b u s t i b l e ; car, conmie on le tire des forêts s i tuées à i 2
k i l o m è t r e s d e S c h a b b k h a n éKa r a h i s s a r , dans d e s lieux déserts
oil personne ne songerai! à les employer pour un autre
u s a g e , le gouverneur de la ville eut la p ens é e éminemment
t u r q u e de faire servi r la coupe du bois à reiirichissement,
n o n du trésor publ ic, mai s d u sien p ropr e , et e n conséquence
il frappa les pauvres habitanls de Lidjesé d'une contribut
i o n qui rendi t impossible la continuation des travaux.
V I I .
L e s habitants de L idj e s é m'ont unanimement assuré que
l ' e x p l o i t a t i o n de l'alun dans cette contrée remonte à une
é p o q u e très-reculée, et que, d'après une tradition fort rép
a n d u e , tout le p a y s , aujourd'hui par fai tement déboisé, avait
é t é jadi s couvert d'épaisses forêts, successivement épuisées
régulier de bateau à vapeur. Un ehemin carro-ssable jwurrait être établi
entre ces deux villes, non à travers la vallée de l'Ak Sou et les hautes
chaînes du Parjadrés, mais un peu à l'ouest de cette ligne, où passe en
eiïet la voie fré(;uentée aujourd'hui par les caravanes. Or, l'espace qu'on
a irait parcourir par cette voie est d'environ 22 lieues, c'est-à-dire pas
plus de trois jours en véhicule traîne au pas régulier du cheval. Les frais
de transport t;u'aurait à subir l'alun rendii ii Kireseun le laisseraient donc
encore bien au-dessous du pri.x ipi'il a en lùirope, et qu'il n'atteindrait
même pas en y arrivant, en .sorte que l'alun de Schabbkhimé Karahissar
ferait sur nos marchés une forte concurrence il nos tiluns européens.
C I [ A F I T U E XIV. 383
p a r les exigences des opérat ions métallurgiques. Or, cette
c r o y a n c e ' p o u r r a i t bien ne pas être dénuée de fondeincnl;
c a r , quoique les localités limitrophes de Schabbkiiané
K a r a l i i s s a r ^ n'aient pas été spécialement mentionnées par
l e s anciens comme produisant de l 'alun, i l s signalent cepend
a n t l'Asie Mineure et notamment VArménie, le Ponl; et la
Phnjgie-, au nombr e des contrées qui leur fournissaient les
q u a l i t é s les plus estimées de cette substance, à laquelle ils
d e v a i e n t attacher presque autant de valeur que nous le
f a i s o n s aujourd'hui®.
'1. Schabbkhané Karaliissnr, ctant une ville moderne, n'a |)ii, comme
(le raison, être monlionnée par les anciens; mais dans sa proximité immédiate
se trouvaient deux villes connues dans l'antiquité, savoir : Colonia,
représentée aujoard'hui par Koïli Hissar, et NicopoliSj dont quelques traces
se voient encore près d'Eiiderès.
2. Dioscoride, qui vivait environ l'an GO de l'ère clirétienne, fait
l'énumération suivante des contrées célèbres par leur richesse on ahin
{r, (TTu^TTripioc) : l'Égypte, l'île do Mélos, la Macédoine, l'ile de Lipari, la
Sardaigne, la Phrygie, près de lliéropolis, l'Afrique et VArménie (Diosc.,
De Maler. med., lib. V, '122). Pline [llisl. nat., lib. XXXV) cite los niômes
contrées en y ajoutant le PoiU. Or, c'est précisément sui- la limite enire
e Pout et l'Arménie que se trouve Schabblcliané Karahissar. Ku parlant
des localités qui fournissaient l'alun aux anciens, il ne serait pas superllu
de mentionner ici l'observation intéressante faite dans les mines de Tolfa
par le professeur Ponzi qui, aiiisi qu'il me Ta dit lui-mûme, y a constaté
des traces nombreuses et indubitables d'anciens travaux d'exploitation
remontant à une époque li'ès-reculce, sinon étrusque, du moins
romaine. Cette observation sort à dissiper les doutes que quelques savants,
entre autres le professeur Joau Beckmann, avaient manifestés relati\ ement
à la question de savoir si Vaiameli des anciens était réellement notre alun
et non pas plutôt le vitriol.
3. L'alun avait de l'importance pour les anciens, non-seulement comnio
matière médicale et comme substance employée dans la préparation des
cuirs et de la laine, mais encore comme moyen de préserver le bois contre
l'action du feu, ce qui devait occasionner une grande consommalion de
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