\m CHAPITRE X.
D O L É R I T E S DE L'ARMÉNIE ET DÜ PONT.
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Erzindjiaii. — Dolérìtes, porphyre pyroxénique et serpentine enti'e Mamakhatoun
et Yenikevi. — Coupe depuis Erzeroum jusqu'au Bìngueul Dagli. —Structure
et composition du Bingueul Dagli. — Son cratère. — Parallèle entre le
Bingueul Dagli et le mont Argée. — Chaînes doléritiqucs qui se rattachent au
Bingueul Dagh. — Schistes doléritiques entre Soughys et Azapert. — Nombreuses
variétés doléritiques de la vallée de Yerini Sou. — Plateau d'Ouzounbazar.
— Mélange chaotique de rochoa érnptives et de rociies sédimentaires
entre Bäsch Kcvi et Bardak. — Dolérites passant au mélaphyre. — Calcaires
salit'ères en contact avec los mélaphyres. — Porphyre pyroxénique de Boztepé.
— Trachytes, basaltes et granites du Koulat Dagh. — Dolérites des environs
de Gumuschbhané. — Calcaires de Ynduk couronnés de basalte et de trachytes.
— Bande doléritique au sud-est d'Enderès. — Dolérites d'Enderès. —
Porphyres doléritiques et serpentines des parages limitrophes de Hipsala. —
Porphyre pyroxénique de Yumbeiet et de Terzy. — Basalte du Touschan Dagh.
— Porphyre doléritique de Bereketlu Maden. — Amygdaloide et dolérite entre
Tchiftlik et Begagli. — Basalte entre Gurun et Mandjoulik; — Contemporanéité
entre les dépôts lacustres et les basaltes de cette partie de la Cappadoce;
En abordant l'étude du domaine doléritique de l'Arménie,
nous commencerons par longer la vallée de l'Euphrate
depuis Erzindjian jusqu'à Erzeroum. Je choisis Erzindjian
pour point de départ, non pas parce que j'ai observé des
dolérites dans la proximité immédiate de cette ville, mais à
cause de quelques éruptions locales de trachyte qui s'y présentent
et que je n'avais point mentionnées dans les clia-
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pitres consacrés à l'étude de cette roche, attendu que la
localité dont il s'agit se trouve trop en dehors des grands
centres trachytiques de l'Asie Mineure.
C'est en suivant les montagnes qui bordent, du côté du
nord, la vallée de l'Euphrate, qu'à une lieue environ à l'est
de la petite ville d'Erzindjian (Eriza des anciens), on aperçoit,
au milieu des roches serpentineuses, des affleurements
d'un trachyte à pâte lithoïde renfermant des cristaux d'orthose
vitreuse, et du mica brun foncé. Ce trachyte est un
peu poreux et se trouve intimement soudé avec les roches
talqueuses qui l'entourent.
Un trachyte semblable se présente également en masses
distinctement accentuées, quoique isolées, entre Erzindjian
et Kalaratch, où il forme plusieurs cônes échelonnés le long
du rempart qui borde du côté du nord la vallée de l'Euphrate.
Ces cônes diversement groupés portent au plus haut degré
le cachet de leur origine, car quelques-uns d'entre eux sont
couronnés de dépressions cratériformes.
Ce n'est qu'à environ 12 lieues au sud-est de ces éruptions
locales de trachyte, et notamment dans les parages
de Mamakhatoun, que surgissent de véritables dolérites en
masses considérables, plus ou moins noires, à structure tantôt
parfaitement compacte, tantôt poreuse ou chamarrée
d'alvéoles remplies de kalkspatli. Cette dolérite se trouve
associée à des masses de conglomérat solide, composé de
fragments de la même roche et de porphyre pyroxénique,
et rappelant sous plusieurs rapports le conglomérat de
Kireseun (p. 2G1). Comme ce dernier, il est souvent
divisé en colonnes.
Toutes ces roches éruptives ne remplacent pas complètement
les dépôts calcaires, carceu.x-ci apparaissent çà et là
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