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UO RO C H E S ÉRUPÏIVES.
montée d'un pavillon est celle du consul d'Angleterre, que
j'ai habitée à plusieurs reprises.
V.
Avant de quitter le groupe montagneux qui constitue le
mont Argée proprement dit, je dois rappeler au lecteur les
données historiques que j'ai rapportées ailleurs', relativement
à. ce massif, et qui constatent d'une manière positive
son activité volcanique h. une époque comparativement
récente. Ces documents ont un intérêt géologique tellement
considérable uni à une si grande authenticité, puisqu'ils sont
basés sur les témoignages de contemporains, que je ne puis
m'empêcher d'en reproduire ici une partie, et, entre autres,
le passage suivant de Sirabon ' :
11 Les environs de INlazaca (Kaïsarié d'aujourd'hui) sont
stériles et peu susceptibles de culture, car à la surface le
sol est sablonneux, et à une certaine profondeur on atteint
la roche subjacente. A peu de distance de la ville, on entre
dans une vaste plaine de plusieurs stades d'étendue; elle
est ravagée par le feu et sillonnée d'excavations vomissant
des flammes; ce qui fait que les habitants de la ville sont
obligés d'aller très-loin pour acheter leurs vivres... Tandis
que toute la Cappadoce est déboisée, le mont Argée se
trouve entouré de forêts ce qui met le bois à la portée des
habitants; malheureusement les localités limitrophes de ces
Géogr. pkys. coinp. de l'Asie Mineure, p. 451-453.
-2. Lib. XII, 2.
3. J'ai déjà fait observer plus liaut qu'aujourd'hui it n'existe aucune
irace de ces forêts.
C H A P I T R R IV.
forêts sont également igniuomes. Il y a aussi de l'eau froide,
mais ni le feu ni l'eau ne se trouvent à la surface du sol,
qui est revêtu de gazon. Çà et là le sol est marécageux, et
l'on en voit sortir des flammes pendant la nuit. Ceux qui le
savent mettent de la précaution à aller couper le bois, mais
pour le plus grand nombre il devient fort dangereux de
s'aventurer dans ces parages; c'est surtout le bétail qui
en pâlit, car on en voit périr beaucoup dans les cavités
ignivomes dont les oréfices sont à peine perceptibles. »
Il est impossible de décrire d'une manière plus exacte
les environs de K.a'isarié et du mont Argée ; tout dans le
passage de Strabon rappelle tellement la contrée telle qu'elle
est encore aujourd'hui, qu'il faut bien admettre que c'est
dans la plaine de Kaïsarié et tout autour du mont Argée
que se trouvaient, à l'époque du célèbre géographe d'Amasia,
ces cavités ignivomes et ces forêts dont ni les unes ni
les autres n'ont laissé aucune trace.
Un autre témoignage des auteurs anciens relatif à notre
sujet est le passage suivant du poète Claudien (iV siècle
après Jésus-Christ), qui, en faisant l'énumération des sinistres
pronostics dont ftit signalé le règne d'Honorius, cile
les sommités incandescentes de l'Argée et les débordements
de rOronte :
Necdum mottitiaî, necdum, germana, mederi
Possumus Ecoe? numquain corrupta rigescent
Soecuta? Cappadocum lepidis Argoeus acen'is
^ s t i m l : infettx etiamnum pattet Orontes
Enfin, plusieurs monnaies antiques trouvées dans les
environs de Kaïsarié, et dont j'ai vu quelques-unes moi-
I. Ctaudianus. in Eutrop., lib. II, vers. t1î-HS.
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