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sillon, OU cette traînée composéededalles de t rachyt e ii aspect
basai toîde, a tout à fait le caractère d'une ancienne coulée
de lave.
Dans les environs de Tarsia on voit surgir plus fréquem -
ment et en plus grand nombre que dans les autres régions
du domaine trachytique de l'Argée, de petits cônes à sommet
mamelonné et dont la forme est tellement régulière,
que lorsqu'on voit ces cônes à une certaine distance on est
dans l'incertitude si ce sont des tumulus élevés par la main
de l'homme ou des protubérances dues aux agents volcaniques.
En gravissant l'un de ces cônes situés à une demilieue
au nord-est de Yanavtach, j'ai trouvé que le mamelon
terminal n'était qu'.un tas de blocs déposés autour d'une
légère dépression cratériforme qu'on aperçoit sur le côté occidental
du mamelon, et qui se trouve comblé par des fragments
de la même roche, c'est-à-dire, d'un trachyte foncé
analogue à celui du mout Argée; elle compose également le
cône lui-même qui, exactement comme le mamelon dont il
est couronné, ne consiste qu'en blocs incohérents entassés
pêle-mêle. Je n'ai point remarqué, ni sur le cône ni sur le
mamelon terminal, des cendres ou pierres ponces, ou une
trace quelconque de coulées. On serait donc porté à croire
que ce sont des masses sorties à l'état pâteux du fond d'une
fente et qui s'amoncelèrent autour du centre de l'épanchement
en diminuant de plus en plus leur volume à mesure
que les dépôts soulevés par le gaz croissaient en hauteur.
Le tout se sera divisé en blocs et masses fragmentaires h la
suite d'un refroidissement très-lent. Voici deux croquis dont
l'un (fig. 1) représente les contours du cône vu de l'ouest,
et l'autre (fig. 2) vu du sud-est.
Du sommet de cette hauteur conique, le coup d'oeil est
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fort beau ; au sud-esl on aperçoit deux vallées volcaniques
presque paralèlles, dirigées en moyenne de nord-ouest-nord
au sud-est-sud, et dont l'une porte le village de Tarsia ou
Yanartach et l'autre celui de Nyrsa. Du côté opposé, c'està
- d i r e au nord-ouest, une semblable vallée serpente à peu
près dans la même direction (du nord-ouest-nord au sudest
sud), et dont le fond est revêtu de bouquets d'arbres à
travers lesquels on aperçoit le village Efkeke avec son couvent
arménien.
Fig. Ì. r i g . 2.
a Cône. - b Mamelon terminal. — c Dépression crati^riforme.
La vallée volcanique sur le flanc de laquelle se trouve
Yanartach est séparée de la montagne allongée de Karamas
Dagh par un plateau assez uni revêtu d'énormes dalles de
trachyte et de tuf compacte ; il setermine à peu de distance de
la montagne par des falaises abruptes de trachyte. Celles-ci
longent le renflement qui constitue le pied septentrional du
Karamas Dagh, renflement composé de tuf friable parmi les
éléments conslilulifs desquels dominent des fragments de
pierre ponce. Le conglomérat lufacé repose sur un autre tuf
rougeâtre, terreux. L'un et l'autre sont disposés en bancs
horizontaux avec une admirable régularité. La surface de ces
bancs est jonchée de galets et de blocs calcaires provenant
du mont Karamas. Les falaises situées entre ce dernier et
les dépôts tufacés semblent représenter la position de l'an-
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