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v i n L'HIÍFACE.
vie, si je n'avais pas été soiilenu par la conviction, que le pays
auquel je mo suis dévoué avec autant do persévérance que d'abnégation
est réservé aux plus hautes destinées. En effet, bien que la
science pure repousse le cui bonum ou les considérations utilitaires,
et qu'il ses yeux l'importance d'un lieu quelconque ne soit déterminée
que par la valeur des observations scientifiques que ce lieu
peut fournir, néanmoins, la science la plus exclusive, la plus désintéressée
ne saurait s'empêcher de trouver un attrait particulieià
explorer et à connaître les contrées qui , tout en otivrant un \ aste
champ à l'activité intellectuelle, tiennent une place importante
dans les annales du passé on dans les perspectives de l'avenir. Les
mystérieuses régions de l'Afrique centrale ont beau prodiguer les
dons scientifiques les plus splendides, ces trésors no serviront toujours
qu'à l'ornement do nos musées et de nos bibliothèques, mais
les pays qui les auront fotn'nis n'en resteronl pas moins aussi
pauvres en souvenirs qu'en espérances,parce que des obstacles insurmontables,
élevés par la nature elle-même, ne cesseront jamais de
s'opposer au développement des progrès de l'homme dans ces contrées.
Il en est tout autrement des pays classiques de l'Orient, sui'-
tout do l'Asie Mineure. En les étudiant, la science non-seulement
s'enrichit elle-même, mais encore elle fait connaître letu- véritable
signification, et hâte par là le moment oil ces pays doivent reprendre,
comme leur propriété légitime, le rang brillant qu'ils ont occupé
jadis. Or, jamais la science ne fut aussi intéressée à révéler à l'Europe
ces régions providentielles, qu'au moment où la pensée de
tout le monde civilisé est fixée de nouveau et avec une ardeur inextinguible
sur la question d'Orient, qu'avec plus de raison on pourrait
appeler la question de l'humanité.
TCtlIIlATClIlil'.
PxOCHES ÉRUPTIVES
Paris, le l''"' janvier I8C7.