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gueul Dagh. Or, comme l'époque à laquelle je me trouvais
sur cette montagne y marquait déjà les approches de l'hiver,
puisqu'au dire des indigènes, dans ces régions élevées la
chute des neiges commence dès le mois de septembre, il
s'ensuit que celles que j'y observai avaient déjà les caractères
de neiges perpétuelles.
l^a surface inclinée qui représente l'emplacement de
l'ancien cratère est plus ou moins accidentée, mais n'offre
que des dépressions locales; les plus profondes sont occupées
par de pelits lacs, celles qui sont moins considérables
forment des nappes marécageuses ; les renflements divers du
sol se trouvent le plus souvent alignés du nord-est au sudouest,
ou du nord au sud.
La roche solide ne perce que çà et là à travers l'épaisse
couche d'humus qu'arrosent des sources nombreuses d'une
fraîcheur et d'une limpidité remarquables, et que revêt une
brillante végétation herbacée, sans la moindre trace de végétation
arborescente, car celle-ci est bannie non-seulement
du plateau central dont l'altitude moyenne est de 3,000
mètres, mais encore des régions inférieures du Bingueul
D a g h ' .
1. Pcirmi les plantes que j'ai trouvées en fleurs sur le plateau central
du Bingueul Dagli, à une altitude moyenne de 3,000 mètres, je ne mentionnerai
que les espèces nouvelles suivantes : Dianthus floribundics, Boiss.,
Prangos plalychlena, Boiss., Cephalaria Tchihalchetvi, Boiss., Hedysarum
arme7iiacum,'Bo\ss., Verbascum polyphylltwi, Boiss., Gladiolus
siibbifloncsj etc. J'en ai publié les diagnoses (accompagnées de figures)
dans ma Bolanique de l'Asie Minùiire. Los nombreuses espèces nouvelles
que m'a fournies le Bingueul Dagh l ' m o n t a g n e où aucun botaniste ni géologue
ne m'avait précédéj s'y trouvent associées à une foule de formes
orientales très-rares, et dont quelques-unes exclusivement propres à la
péninsule anatolique.
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C H A P I T R E X. 283
Bien que le plateau central se relie par une pente assez
douce au plateau inférieur, cependant, sur plusieurs points,
le premier est bordé par des hauteurs qui descendent assez
brusquement vers le dernier. Ces hauteurs sont composées
d'énormes amoncellements de dalles empilées les unes sur
les autres. Toutefois, à l'exception des parois abruptes des
rochers qui représentent les débris du bord méridional de
l'ancien cratère, l'ascension du reste de la montagne peut se
faire à cheval sans la moindre difficulté sérieuse.
La roche qui constitue la charpente solide du Bingueul
Dagh est, en général, une dolérite analogue à celle d'Erzeroum,
c'est-à-dire, composée de labrador et de pyroxène,
dont le dernier est quelquefois remplacé par l'orthose.
Cependant le plus souvent la roche de Bingueul Dagh est
réduite à une masse compacte, de teinte brune ou jaunâtre,
et à éléments constitutifs presque méconnaissables, excepté
quelques cristaux d'orthose plus ou moins oblitérés.
La vue dont on jouit des points élevés du Kalé Dagh
n'embrasse pas un horizon bien vaste et n'offre rien de
ces panoramas enchanteurs qui animent les poétiques montagnes
de la Suisse. Du côté du nord, l'horizon est limité par
les chaînes de Tek Dagli, de Tekman Dagh et de Baghturmé
Dagh qui masquent la plaine d'Erzeroum et ne se
dessinent que par des contours linéaires à teintes pâles et
vaporeuses, tandis que la contrée extrêmement accidentée
qui s'étend entre ces chaînes et le Bingueul Dagh apparaît
presque comme une surface horizontale. A l'est, on aperçoit,
sous forme d'un point microscopique, laville de Khnus située
6 lieues de distance; enfin, au sud-est-sud, on voit se dresser
confusément tout un labyrinthe de crêtes argentées par les
neiges perpétuelles; ce sont probablement les massifs mon-
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