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662 TE R R A t N S DE TRANSITION.
magnifique coup d'oeil sur lamer, qui, vue de ces Iianteurs,
apparaît comme une vaste nappe azurée sur la surface de
laquelle se détaclient les contours vaporeux de l'île de
Chypre.
Le village Oudjari, dont l'altitude est de 338 mètres,
se trouve sur la pente sud-ouest d'une des nombreuses
hauteurs de micaschiste qui hérissent celte contrée; la l'oche
est tantôt fort micacée et à éclat luisant, tantôt pauvre en
mica et d'une teinte terne. Le calcaire ne paraît y occuper
que les régions supérieures des montagnes dont il couronne
les sommités en masses mamelonnées.
Le rempart montagneux qui longe le littoral depuis Tcliorak
jusqu'à Oudjari, et que revêtent de magniiîques forèls,
continue encore sur ime ligne de 2 lieues environ au nordouest
de ce dernier village, jusqu'à la petite baie oii débouche
la vallée arrosée par le Kaléderé Tchaï; la pente par laquelle
on y descend des hauteurs d'Oudjari est fort abrupte. La
vallée dans le fond de laquelle se trouve le petit village
Kaléderé est bordée, du côté de la mer, par une plage
sablonneuse et aride, mais qui, à l'époque où je la traversais
(le 15 novembre), était toute chamarrée par de petits
buissons d'une rare espèce de bugrane, savoir : VOnonis
Kotschyi, Boiss. Du côté de l'ouest la vallée est limitée par
un promontoire élevé de micaschiste; la roche est tellement
quarlzeuse, que ses couches redressées ne consistent souvent
c|u'exclusivement en quartz blanc, renfermant quelques l'ares
paillettes de mica.
Ce promontoire, revêtu de vigoureux buissons de lauriersroses,
d'arbou.siers, de bruyères, etc., se rattache par l'intermédiaire
de liautcurs saccadées à la chaîne du Crar/us,
dont les sommets linéaires et aplatis portaient quelques
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taches de neige, au commencement de novembre lorsque je
me trouvais dans ces parages. Par ses ramifications, cette
montagne si célèbre dans l'antiquité atteint sur plusieurs
points la mer où les rochers se précipitent brusquement sous
la forme des caps sourcilleux, qui constituent autant de
franges gigantesques du noyau central do la chaîne, et
s'allongent particulièrement dans la direction de sud-ouest.
Tous ces caps sont composes de micaschiste passant localement
au thonscliiefer et au calcaire bleu foncé; les couches
sont ou verticalement redressées, ou inclinées au nord-est.
Le Cragiis se termine au nord-ouest par des hauteurs
boisées peu élevées, mais à contours pittoresques. En s'échelonnant
le long du littoral, elles servent de bord sud-est
à une vallée où se trouve le petit village Guné, situé sur le
revers septentrional de ces hauteurs. La vallée de Guné, traversée
dans le sens de sa longueur (du nord-ouest au sudouest)
par le Delidji Tchaï (tributaire du Kaléderé Tchaï),
est, du côté de nord-ouest, bordée par un rempart montagneux
au pied duquel, et non loin de la vive gauche du
Selendi Tchaï, s'élèvent pittoresquement les cabanes de Selendi
Koï, nom qui rappelle celui d'une antique cité (Selinus),
dont les traces se trouvent plus près de la mer, à peu de
distance de l'embouchure du Selendi Tchaï. C'est à 1 kilomètre
environ au noi'd-ouest de Selendi que l'on jouit d'une
des rares échappées qui pei-mettent d'apercevoir l'imposant
massif de l'Imbarus, presque partout ailleurs masqué par
les montagnes. Au travers de l'étroite vallée du Kutchuziu
Tchaï qui pénètre jusqu'aux contre-forts immédiats de 1'/»!-
barus, celui-ci apparaîl sous la forme d'une chaîne trèsélevée,
dont les régions inférieures seules sont boisées. Les
sommités généralement peu accentuées et souvent à contours
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