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588 TERRAINS DK TRANSITION.
Parmi ces massifs se dislingue surtout l'Alaman Dagli,
qui, après s'être avancé dans la direction du nord-est bien
avant dans la plaine du Caystre, longe do près le littoral se|)-
tcntrionat du beau goll'e de Scalanova et se rattactie au
Gumusch Dagli.
La partie de l'Alaman Dagli que j'ai traversée du sudest
au nord-ouest pour me rendre d'AyasIouk (l'emplacement
de la célèbre Éphèse) à Boudjak, village situé sur le
sentier même qui conduit à Smyrne, est composée de calcaire
soit bleuâtre, à structure fibreuse non cristalline, soit
bleue, à structure cristalline ; ces calcaires forment des hauteurs
arrondies sur les flancs desquelles on voit beaucoup de
blocs d'émeri.
C'est à 2 lieues au nord-ouest d'AyasIouk que l'on
entre dans la région montueuse de l'Alaman Dagli. On la
franchit pendant une heure en passant par plusieurs défilés,
pour descendre dans la vallée parfaitement lioriïontale conduisant
à Boudjak. Les hauteurs qui bordent la vallée sont
composées d'un calcaire rappelant peu les terrains de transition,
car ses variétés jaunâtres, à cassure conchoïde, sont
plutôt analogues aux calcaires crétacés. Sa stratification
est souvent distinctement prononcée, les couches étant
tantôt verticalement redressées, tantôt plongeant au nordouest.
Il est probable que c'est dans les parages de Boudjak
qu'il faudra chercher la limite entre les terrains de transition
et les dépôts probablement crétacés des environs immédiats
de Smyrne.
Le fades de terrain de IransUion est beaucoup plus fortement
accusé dans la partie littorale de l'Alaman Dagli, et
notamment dans la vallée arrosée par le Takhtalu Sou, qui
se jette (à 2 kilomètres au sud du village Gumulduj dans le
CHAPITRE II. 56'J
golfe de Scalanova Cette vallée, qui coupe du sud au nord
l'extrémité occidentale du massif de l'Alaman Dagli, a une
longueur d'environ 3 lieues, et débouche dans la plaine
tertiaire, située au sud de Smyrne. Lorsque de Gumuldu Koï
on remonte la vallée, les montagnes qui la bordent se présentent
comme deux gigantesques murailles dont la partie
médiane est composée de strates redressées de micaschiste,
tandis que les sommets sont formés par des masses colonnaires
d'un calcaire grisâtre, à cassure conciioïde, éclatant
sous le marteau comme une dolomie. A mesure qu'on
s'éloigne de Gumuldu, on voit les calcaires empiéter de plus
en plus sur le micaschiste, en sorte que ce dernier finit par
disparaître, et que des deux côtés la vallée n'est plus bordée
que de masses calcaires qui, par leur disposition en colonnes
verticales à l'instar du basalte, donnent une certaine physionomie
originale à cette contrée d'ailleurs fort pittoresque et
revêtue d'épais fourrés de buissons. Les flancs de ces
remparts calcaires (dont celui qui constitue le bord oriental
de la vallée est nommé Kazykiykaya Dagli) sont percés
d'un grand nombre de cavités et de niches naturelles.
Dans l'état actuel de nos connaissances de la contrée, il
serait fort difficile de préciser l'âge de ces calcaires, qm'
pai'aissent avoir subi l'action du métamorphisme, sinon dans
leur composition chimique, du moins dans leur structure.
Aussi, ce n'est qu'avec doute et d'une manière tout à fait
provisoire que sur ma carte j'ai placé la vallée de Gumuldu
dans le domaine des terrains de transition, auxquels au reste
elle appartient dans tous les cas par ses micaschistes, évidemment
antérieurs aux calcaires.
I. La iietile ville nomméo Scalanova par Ins Kuropóeiis et Koucli-Adasi par
les tures représenle probablement l'anlique .\mpolia deSlrabon (I. XIV).
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