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604 TEKUALN'S Dlí ïliANSlïlON.
tigraphiques des roclies, elles présentent, des deux côtés
du détroit, le même défaut de constance et le même caractère
de violentes perturbations. Afin de mieux apprécier
toutes ces particularités, nous allons parcourir en divers
sens le domaine dévonien de la côte d'Asie, ainsi que nous
l'avons fait à l'égard de la côte d'Iîurope. En conséquence,
nous longerons d'abord le littoral du Bosphore depuis
Scoutari justpi'ii la limite sejitentrionale du territoire dévovien,
située dans les parages de Fil Boimiou; puis nous le
traverserons du nord-ouest au sud-est, en nous dirigeant de
Beïkos à Kai'tal par Arnaout Kevi et les massifs montagneux
de l'Alem Dagh et de l'Aïdos Dagh; enfin nous suivrons le
littoral de la mer de Marmara, depuis Touzia jusqu' à Scoutari
, et nous terminerons notre revue par les îles des
Princes.
X I I J .
La partie de la côte comprise entre Scoutari et le cap
de Fil Bournou est composée de calcaires bleu foncé et de
thonschiefer identiques à ceux qui bordent le littoral opposé.
Toutefois, sur la rive asiatique, les calcaires et les thonschiefer
ne forment qu'une bande du littoral, comprenant
les falaises qui encadrent la côte ainsi que la région inférieure
des vallées qui débouchent de ce côté. Cette bande,
dont la largeur varie selon les localités, mais qui peut être
évaluée en moyenne à 3 ou h kiloinètres, est bordée du côté
de l'est par une vaste zone quartzcuso dans laquelle on
entre aussitôt que l'on a remonté les vallées ou les coteaux
qui descendent vers la mer; il n'est cependant pas facile
CIIAIMTRIÎ pumillïli. 503
de saisir les relations do gisement entre les deux groupes
de roches, bien que par leurs caractères minéralogiques,
par leurs contours et surtout par leurs teintes généralement
claires, les quartz se détachent presque partout des calcaii'es
et du thonschiefer limitrophes Ainsi les hauteurs qui dominent
du côté de l'est la profonde vallée de Tchuboukly
sont composées de masses considérables de quartz blanc,
régulièrement stratifié, et dont les couches sont tantôt verticales,
tantôt inclinées au sud 30 degrés est, sous des angles
de 70 à 80 degrés. Cependant, en descendant de ces hauteurs
par une longue pente sillonnée de goi'ges pittoresques
qui vont se confondre dans la belle plaine de Tchuboukly,
on voit, à h. kilomètres environ à l'est de ce village, les
quartz passer insensiblement, d'abord à un grès jaunâtre,
et ensuite au calcaire bleu foncé, souvent fortement jauni
par l'oxyde de fer et renfermant çà et là des empreintes
indéterminables de Spirifer, Orthis, Leptoena, etc. Les calcaires,
que l'on y exploite dans de vastes carrières pour la
fabrication de la chaux, présentent un prolongement dominant
au nord, sous des angles de 30 à 70 degrés. C'est
une belle pierre à surfaces fraîches, mais complètement
•I. OLielle quo soit la rrlalion entre les quartz non fossilifères et les ciitcaires
et tlionscliiefer, caraclérisés par leurs fossiles dévoilions, tontes ces
rocties se trouvent si intimement liées entre elles, qu'il est difficile de ne
pas les considérer comme faisant partie du même teni'aiu. Sur plusieurs
points, les quartz occupent une position [ilus élevée que les calcaires et les
tlionschîefcr, et il ne serait pas impossible que les quartz du Bospliore,
qui, sni' le bord asiatique du détroit, jouent nn si grand role, v représentassent
les assises supérieures du terrain dévonien, comme cela a lien dans
les l'yrénées, etjiotamment dans les [larages de liagnèrcs de Ludion, où
le terrain dévonien oITre également des bancs de quartzite, que iM. Loymcrie
range dans l'étage le plus récent de ce terrain. (Voir IkUl. 'de In Sor.. géol. de
France, f série, t .XlX. Uéunionextraordiiiaireà Saint-Gaudens, p. 1141.)
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