h .
t i
(I , '
: i .
II
l i O C t l E S iiliUPTIVRS.
plus accessibles de l'Asie iliiieiire, parce que l'élévaiion
considérable du Koclja Dagh est due moins à son altilude
absolue (pi'à l'immense renllement de la contrée qui lui sert
de base, ce ((ni l'ait que quelques monlées Irès-douces suffisent
pour alteindi'e. presque sans s'en apercevoir, une région
oil règne une fraîcheur délicieuse pendant les plus fortes
chaleurs de l'été, qui dans les plaines limitrophes deviennent
presque intolérables à cause de la réverbération de toutes
ces surfaces pulvérulentes et nues si caractéristiques pour la
Lycaonie. Il est à présumer que lorsque les beaux plateaux
de la grande chaîne du Kodja Dagh (y compi-is le Sariboulak
Dagh) se trouveront entre les mains des Européens, ils
se couvriront de taillis et de maisons de campagne qui en
feront l'une des rillégialures les phis recherchées; aujourd'hui
ce n'est qu'un désert peu boisé, peuplé de quelques
pauvres bicoques et animé seulement par la présence des
troupeaux qu'y attirent les beaux pâturages. Cependant,
même au milieu de ces solitudes, on traverse çà et là de charmants
taillis A'Kloeaynm horteims qui, à l'époque de leur
floraison, embaument l'air d'un parfum délicieux.
Quant il, l 'âge des roches syénito-granitiques qui constiluent
l'ensemble des remparts échelonnés le long du bord
nord-est du l.ac Salé, il est probable qu'elles se rapportent à
des époques difrérentes, mais que la majeure partie de ces
roches fit son apparition postérieurement aux dépôts de grès
ronges et de conglomérats que, par des considérations d'analogie,
j'ai rangés dans le terrain tertiaire inférieur. En effet,
presque partout où les syénites et granites .se trouvent en
contact immédiat avec les dépôts susmentionnés, ces derniers
sont plus ou moins disloqués dans leur stratification
ou modifiés dans leurs caractères minéralogiques. C'est ainsi
l ' - M
C I I A I ' I ï t S l i X I V . 377
que W. Hamilton ' a déjà signalé en 1838 une localité frèsinslructive
tout à côté de Kotchhissar, oii un granite gris à
grain très-fm pénètre dans les grès et y forme des veines
ramifiées qui s'amincissent et s'évanouissent graduellement.
A l'endroit oil cette inva.sion de la roche éruptive a lieu, les
couches du grès ont un plongement aniiclinal. De plus, le
savant anglais a observé au nord-ouest de Kotchhissar, dans
les grès et les conglomérats, des fragments du même granite
gris qui, à peu de distance de là, pénètre au travers de
ces dépôts, ce qui prouve que sur un espace' restreint le
granile se présente tour à tour comme postérieur et comme
antérieur aux gVès et conglomérats tertiaires. Or il est probable
que c'est le premier cas qui a lieu dans le Kodja
Dagh à l'égard de la majoi-ité des granites, et par conséquent
des syénites (avec lesquelles les granites sont généralement
associés); hypothèse particulièrement fondée sur
les perlurbalions stratigraphiques qui, ainsi que je l'ai déjà
dit, se manifestent dans les grès au contact avec les roches
syénito-graniliques.
Un âge aussi récent pour des roches que jadis on s'obstinait
à considérer comme les représenlants de ce que l'on
qualifiait de terrains primaires, constitue sans doute un phénomène
curieux; cependant, tous les géologues le savent,
il n'est pas sans exemple en Europe, surtout pour le granite,
puisque celui de l'île d'Elbe ne dépasse point l'époque
tertiaires Quant aux syénites, bien que généralement on ne
t. Transact, of the geol. Soc. of London, 2- série, p. 583-597,
voi. V. planche xLviii.
•2. J. C. Siiwliiiis vient de signaler [Quart, .lourn., vol. XIX, part.
|). 35) dans l'ile de la Jamaïtiue un granile également de l'âge tertiaire, et
comme ce granile est riche en amphibole, qui y remplace souvent le mica,
il peni être considéré comme syénite.
if ; :
i t : i'
I I
i l !!
M n
; M
i t i
il