14 KÜ C I I E S ÉKUPTIVES.
Quant aux ti'acliytes susiiiciitioiinés observés par moi
au nord-est de Balikesri, dans la pi'oximittí du défilé de
Demirkapou , cetio roclie à pâte vougeâtre renfermant de
gros cristaux de feldspath vitreux semble former non-seulement
le bord septentrional de la plaine de Baliicesri traversée
dans ces parages d'ouest à l'est par l'Athanas
Tchaï*. mais encore pénétrer assez avant dans la vallée
qu'arrose un autre afiluent gauche du Sousourou Tchaï,
dont la jonction avec le premier a lieu près de la gorge de
Demirkapou, où le thonscbiefer présente un affleurement local.
Nous reviendrons plus lard aux trachytes qui entourent
la plaine de Balikesri, et nous nous transporterons, poui' le
moment, dans les parages septentrionaux de la Troade, et
notamment vers la ville de Bigha.
A environ une lieue au sud-est-sud de cette petite ville,
sur le sentier qui conduit à Inova, les pentes des montagnes
ainsi que la rive droite du ruisseau KasvaP sont occupées
par un b'achyfe à pâte rougeâtre ou bleuâtre finement striée
comme le porphyre dolérilique de Meissen, et qui le plus
souvent ne paraît guère renfermer de cristaux de feldspath
vitreux, mais en revanche se trouve chamarrée de nombreuses
cavités dont les parois sont revêtues d'une croûte
blanche cristalline ayant tout l'aspect d'une substance zéoli-
1. Affluent gaiictie du Sousourou Tcliaï.
2. AfïUicnt droit du Tchan Tchaï. du cétèlîre (iTmicua des anciens,
immortalisé par la victoire d'Alexandre-ie-Grand.
CIlAl'ITUli PKliMIliK. i;;
thique. .Sur d'autres points lu feldspath vitreux se développe
en cristaux assez nombreux, mais le plus souvent décomposés,
et d'une surface tellement terne et terreuse, qu'ils
paraissent être plutôt de l'oligoclase en voie de décomposition.
Çà et là on aperçoit dans la pâte de petits feuillets de
mica magnésien.
A mesure que l'on avance le long du ruisseau Rasval
(pour se rendre de Bigha à Inova), le trachyte se convertit
en masses désagi-égées d'ime blancheur éblouissante, qui
revêtent les flancs des montagues d'une nappe pulvérulente
au travers de laquelle percent des rochers de trachyle normal,
divisé en colonnes prismatiques. Les masses désagrégées
blanches continuent à border la profonde vallée où
coule le Kirkagatch (autre affluent du Tchan Tchaï), et l'on
voit s'associer aux affleui-ements du trachyte no}-mal, des
masses d'un calcaire gris, plus ou moins cristallin, mais
s'ébréchant et éclatant sous le marteau comme de la dolomie.
Ces calcaires, que nous examinerons en étudiant les
terrains de transition, occupent la majorité de l'espace compris
entre les éruptions trachytiques dont il s'agit et le
village Inova.
Maintenant si nous retournons à Bigha pour nous diriger
de là à l'ouest jusqu'à Yapoiddak, déjà situé près du
littoral méridional du détroit des Dardanelles, nous parcourerons
une longue zone éruptive qui traverse la Troade
dans toute sa largeur. En elfet, à une lieue environ à l'ouest
de Bigha reparaît la roche trachytique, séparée de la ville
de Bigha même, par quelques masses de calcaire cristallin.
Le trachyte de ces parages est d'une teinte plus foncée et
d'une texture plus compacte que celui que je viens de signaler
au sud de la ville. Il forme généralement des masses
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