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•406 li O C I I E S ÉRDI'TIVES.
C'est à (rois lieues environ au nord-ouest-nord de Kotrliébeï
que les diorites se présentent eu masses ari'ondies;
ils acquièrent un déieloppement de plus en plus considérable,
à mesure que de Kolchébcï ou se dirige vers
}Iamniamln. on jiarcouranl une contrée fortement inclinée
de snd-onest au nord-est. Cette pente devient assez
abrupte aussitôt qu'on a traversé une petite vallée située à
3 lieues au nord-est-nord de Kotchébeï et allongée do nordouest
nord au snd-est-sud. De cette vallée qui sillonne le
revers méridional du massif aplati dn Dnmanich Dagli et
dont on peut évaluer l'altitude moyenne à l.iOO mètres,
on descend pendant près de trois heures, presque sans
interruption, jusqu'au village ITammamlu. La longue descente
s'effectue à travers une région montueuse, revêtue
d'épais fourrés qui interceptent presque complètement les
rayons solaires, ce qui favorise singulièrement l'humidité,
et rend la marche d'autant plus pénible, que le sol spongieux
est couvei't en tous sens par un véritable réseau de
racines d'arbres, ou encombré de troncs renversés et de branchages
confusément entassés, car ici rien n'empêche le règne
végétal de traverser régulièrement les phases successives do
son existence, ou de conserver intactes les traces des accidents
violents qui en ont interrompu le cours, puisqu'il y a
bien des siècles déjà que la main de l'homme n'a point
touché à celte magnifique région .silvestre, l'une des plu.s
belles de r.Asie Mineure, l'armi les essences forestières qui
y dominent figurent : le ciiarme' , le hêtre, le pin laricio et
diverses espèces de chênes, arbres souvent gigantesques, à
l'ombre desquels tantôt s'épanouissent d'épais buissons de
1. Carpinua orienlalù.
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dapimé du Pont' , tantôt se déploie un riclie tapis végétal
coloré çà et là de teintes dorées par la jolie aspliodeline
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Les hauteurs boisées sont séparées les unes des autres
par des précipices au fond desquels ou entend gronder des
torrents dont les flots écumeux étincellent çà et là à travers
l'épais feuillage. Vue du revers oriental du massif du
Dumanich Dag, la vallée de llammamlu ne se présente que
comme un abîme vei'doyant qui, à mesure qu'on y descend,
se développe eu une surface accidentée, traversée sous fomie
d'un ruban argenté par le Hammamlu Tcliaï'.
1. Daphne, panlica, L. (plante presque exelusivemetil analotiqnc;.
2. Asphodeline liUea, Hchbcti. (Asphoielus hUeus. L.j.
3. Les liâmes vallées de l'Olympe raysien paraissenl avoir été célèbres
dons l'anUqullé par leurs forôls de conifères, car Straboii (lib. JV) nous
apprend que le nom de Mysie \iral dn mot lydien Muaus, pin; « arbre
qui, ajoule-t-il. est exlrêmemenl abondant sur l'Olympe, » Or, d'après le
géographe d'Amasia, les Lydiens eonsliluaient les habitants primitifs de
l'Olympe, d'où ils furent expulsés par les Phrygiens qui vinrent de la
Thrace. L'étymologie désignée par Strabon est inliniment plus naUu-elle et
plus vraisemblable (jue celle suggérée par ¡M. Jlyzkevitch, qui fait dériver
le nom de ihjzie du mot sla\ e my2a, ferme, campagne, ce qui fournit
à l'écrivain polonais la preuve de la présence de la race slave en Asie
Mineure aux époques les plus reculées. Ues considérations également étymologiques
avaient dcjir conduit le savant professeur Fallmerayer à ne voir
que des Slaves dans les Grecs d'aujonrd'imi, seulement l'argumenlation
du célèbre érudit cl voyageur allemand, au lii-u d'avoir |iour base quelques
mots détachés, pins ou moins arbitrairement interprétés, repose au
contraire sur un ensemble de faits historiques tellement curieux et si lialiilemcnl
groupés, que l'ingénieux anieur parx ient il entourer son bypotliése
d'un certain prestige dont on a de la peine il se défendre en lisant sou livre
remarquable intitulé Uisloire de la presqn'ile île Moréc an «lojni âge
{Gaddhie derlIalbinselMorm wiUirmddes IliUelaUm). Ce livre, publié
à l'époque de l'élection do roi Otlion, coûta ii .11. Fallmerayer sa position
ollicielle en lia\iére, car le souverain de ce pays ne pouvait cire llatté de
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