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584 TIÌR11A1NS DE TliANSITION.
énorme masse de calcaire tantôt IMeuâtre, amorphe, tniilût
blanc, cristallin. La surface de la roche est tellement ondulée
qu'elle simule parfaitement une nappe d'eau violemment
agitée, et il est probable qu'en effet cette configuration est
due à l'action prolongée du mouvement ondulatoii'e des .
vagues. Toutes les rues de ce village assez considérable '
sont hérissées par les bancs et les mamelons calcaires qui y
rendent la marclie souvent très-pénible pour les chevaux.
Les dépôts lacustres qui bordent le Méandre entre Surler
et Guné reposent distinctement sur les calcaires à fades
de terrain de transilion; c'est ce qu'on voit notamment sur
le plateau oii se trouve Sava Koï, à peu de distance de l'endroit
où la rivière est traversée par un pont en bois. Depuis
ce village jusqu' à Oi'ta Koï, les calcaires dont il s'agit forment
une multitude de hauteurs séparées les unes des autres
par des dépressions peu profondes, parmi lesquelles l'une
des plus considérables est la vallée située à 3 1/2 lieues à
l'ouest de Surler et dont l'altitude est de 790 mètres.
Sur tout cet espace, les calcaires subissent les plus
grandes modifications ; souvent ils rappellent ceux du l!osphore
et olfrent des teintes bleuâtres foncées et ujie structure
soit grenue, soit fibreuse ou schisteuse, en jjassant insensibleuient
à un micaschiste ou à un thonschiefer t)i'illant on
terne. Mais le plus fréquemment c'est une succession de
roches de la nature la plus embarrassante pour le géologue,
car non-seulement elles sont dénuées de toute trace organique,
mais encore, par leur fades et leurs caractères minéralogiques,
elles peuvent s'appliquer aux terrains les plus
•1. Surier compic 450 maisons, CR qui en liuropc ne constituerai t qu'un
village insignifiant, tandis qu'en Turquie des endroits liatjilés par un millier
d'individus sont déjà regardés comme assez considérables.
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ojiposés, puisque si les nucaschistes et les thonschiefer semblent
porter le cachet des terrains de transition, jilusicurs
des variétés calcaires placées dans leur voisinage sans le
moindre indice de stratification ne permettent aucune détermination
d'âge, même par voie d'analogie.
Ce n'est que dans les parages de Guné que les roches
i-evètent une physionomie plus significative; car, près du
village Turlibe'i, situé sur le sentier même qui conduit de
Guné à Aïnégueul, ou voit de dessous les dépôts lacustres
percer les feuillets redressés du micaschiste, et celui-ci ne
tarde point à être remplacé par le gneiss qui, ainsi que nous
l'avons vu compose probablement les deux bords de la
vallée jus(iu'ii Alaschehr.
X I V .
La coupe que nous venons d'elfectuer depuis lschil<lu
j u s q u ' à Alaschehr traverse l'extrémité méridionale de la contrée
montueuse que la vallée de l'A'iuégueul Tchaï [Cogamis
des anciens) sépare du gigantesque bourrelet par lequel se
terminent du côté de l'est les deux chaînes du Messogis et
du Tmolus. Cette contrée montueuse comprise entre Guné
Alaschehr, Koula et Ouschak est en quelque sorte un appendice
naturel du bourrelet susmentionné; en sorte qu'en raison
de la connexion intime qui existe entre les chaînes du Messogis
et du Tmolus, on efit pu aduiettre ò priori que les
lorrains qui composent ces chaînes continuent également
dans la région montueuse précédemment indiquée. C'est là
I. Voyez Roches óntplms, p. 333-334.
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