M ;
2 UOCHE S ÉKUPTIYES.
importants ciiapitres ' à la discussion approfondie de toutes
les opinions émises sur l'origine des rociies. On y trouve
une analyse détaillée des arguments qui se présentent en
faveur de l'origine ignée des roches comprises dans mou
groupe susmentionné, ainsi que l'énumération de nombreux
et remarquables exemples de l'action évidemment ignée
exercée sur les roches limitroplies non-seulement par les
basaltes, les dolérites et les trachytes, mais encore par les
granites, les diabases et les dioi'ites. Au reste, je m'empresse
de déclarer qu'en admettant; avec M. Naumann l'origine
ignée du gneiss, du granite et de la syéuite, j'ai eu
pai'ticulièrement en vue ces roches telles qu'elles se présentent
le plus souvent en Asie Mineui-e, sans vouloir prétendre
que, sur d'autres points du globe, elles ne puissent
révéler une origine différente, ainsi que le pensent plusieurs
éininents géologues, et entre autres J. D. Dana qui considère
les gneiss, les granites et les syenites des États-Unis
d'Amérique comme des dépôts sédimentaires successivement
convertis en l'oches cristallines par l'eli'et du métamorphisme
®. D'ailleurs, la théorie du métamorphisme appliquée
au gneiss vient de recevoir un nouvel appui, à la suite de
l'importante découverte faite par M. A. Sismonda d'une
empreinte d'ErjuiseUiin dans un bloc erratique de gneiss
originaire de la Valteline. Ce fait, dont il est impossible de
se dissimuler la portée, suffit pour assigner une origine
métamorphique au gneiss fondamental des Alpes du nord de
'1. Voy. le diapiire sur la Genèse des Koclics [Genesis der Gesteine),
loc. cil., vol. I, p. 087-716, ainsi que le cliapilre sur la Transformalion el
le Métamorpliisrae des Roches [AWisulogie der fìesleine), loc. cil.,
p. 716-776.
2. .]Ianual of Geolor/y, p. I.ii.
INTRODUCTION. :i
l'Italie' ; cependant, avant de généraliser le pliénomene, il faudrait
s'assurer si les gneiss des autres pays fournissent des
arguments tout aussi concluants en faveur de celte interprétalion.
Or, en Asie Mineure, non-seulement l'ien de semblable
n'a encore été constaté, mais encore les gneiss s'y ti'ouvent si
intimement liés avec les granites qu'on ne peut s'empêcher
d'assigner aux deux roches une origine commune; et comme
les granites de l'Asie Mineure présentent, sous plus d'un rapport,
le caractère d'une roche éruptive, j'ai cru ne pas devoir
séparer l'une de l'autre, jusqu'à preuve du contraire.
Quant à la serpentine, son origine a été l'objet d'opinions
bien plus discordantes encore que celle des autres
roches; aussi M. Naumann ne dissimule point les difficultés
qui s'opposent à sa classification définitive, puisque les
arguments en faveur de son origine ignée se trouvent contre
balancés par des considérations qui tendraient à la ranger
dans la catégorie des roches métaraorphi(iues ; il en résulte
que, taudis qu'à ra,ppui de ses savantes et lumineuses investigations,
il déclare positivement comme pyrogènes les
autres roches comprises dans mon groupe précédemment
indiqué, M. Naumann place provisoirement la serpentine
parmi les roches cryptoc/ènes ou d'origine problématique,
mais en admettant toutefois que, dans plusieurs cas, l'origine
ignée des serpentines offre beaucoup de vraisemblance.
Or, c'est précisément parce qu'en Asie Mineure cette roche
se distingue très-souvent par un caraclère décidément pyrogène'que
j'ai cru pouvoir la comprendre dans mon groupe
de roches éruplives, tout en réitérant, à l'égard des serpen-
1. Comptes rendus hehd. des séances de l'Académie, des Sciences..
I. I,X, I"' semestre, p. 49-2.