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704 TE R R A I N S DE TRANSITION.
plus nombreux que ceux qu'il m'a été donné d' y découvrir;
et tel sera sans doute aussi le cas pour les dépôts de liouille
dont nous allons nous occuper maintenant.
Depuis longtemps déj'à, on connaissait sur la côte septentrionale
de l'Asie -Mineure, notamment entre Éregli et
Amasry, l'existence d'un combustible fossile, sans toutefois
posséder à son égard aucune donnée rigoureusement scientifique.
Lorsqu'on 1847 j'entrepris 1'e.xploration de l'Asie
Jlineure, je devais, d'après le plan que je m'étais tracé,
me consacrer tout d'abord aux régions les moins connues et
les moins accessibles de la péninsule, afin de passer ensuite
successivement à l'examen des contrées placées dans des
conditions plus avantageuses. C'est naturellement dans cette
dernière catégorie que je devais ranger la région littorale
comprise entre Éregli et Amasry, non-seulement parce
qu'elle est comparativement rapprochée de la capitale ottomane,
mais encore parce que cette ligne côtière est traversée
par la grande route, qui conduit de Constantinople à Trébizonde
et qui est constamment battue par les touristes européens.
En conséquence, après avoir visité toutes les contrées
limitrophes de la côte septentrionale, et avoir poussé ma
revue successivement jusqu'à la bando littorale'le long de
laquelle passe la route de Conslantinople à Samsoun, je me
réservais de compléter l'étude de cette côte et de franchir
l'espace compris entre les deux dernières villes. Déjà j'avais
préludé à l'exécution de cet itinéraire en me rendant l'année
1S53, par terre, de Constantinople à Éregli, de manière
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qu'en 1851 il ne me restait plus qu'à combler la lacune
enti-e Eregli et Samsoun, lacune à la vérité la plus importante,
parce que c'est là que j e devais trouver ces dépôts de
houille dont j'avais tant entendu parler, en m'étonnaiit toujours
de ne pas les voir devenir l'objet do (¡uelque travail
scientifique, de la pai-tde l'un des nombreux ingénieurs européens
employés par la Porte dans cette exploitation. Enfin,
en 1858, au moment où les coupes diverses que j'effectuais
systématiquement à travers toute la péninsule m'eurent
ramené pour la sixième fois à Samsoun, je me proposais de
m'acquitter définitivement de cette dette ajournée pendant
l)rès de onze années. Malheureusement la guerre entre les
puissances alliées et la lîussie venait d'être déclarée, et le
consul d'Angleterre. M. Guaracino, mon excellent et ancien
ami chez lequel j'iivais l'habitude de descendre à Samsoun,
eut quelque peine à me garantir contre les graves inconvénients
que présentait ma position dans cette contrée à une
époque aussi critique pour moi, en sorte que j'ai dû rononceià
toute idée de retourner à Constantinople par terre, et m'estimai
heureux d'accepter la protection du pavillon anglais,
afin de m'embarquer à Samsouu pour Constantinople, et
d'etléctuer ainsi ma retraite des États ottomans par la voie la
plus directe. Il est vrai qu'en 18G3, me trouvant de nouveau
à Constantinople, j'aurais pu profiter de cette occasion
pour combler celte lacune; toutefois, je n'aurais pu le faire
q u ' à la condition d'en laisser subsister une autre, qui était
précisément l'objet de ma nouvelle visite à la capitale ottomane.
Or, ceux qui ont fait de la géologie en Oi-ient, et
nolaniment en Turquie, savent seuls qu'une exploration qui
n'exigerait en Europe que quelques semaines, réclauie dans
ces contrées autant de mois ; en sorte que, si j'avais voulu
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