T R R R A I N S DE TliANSITION.
A peu de distance au sud-est de I.adik, ot notamment
dans les jiarages de Sisnar, le grou|)e montueux qui représente
les deux chaînes de l'Émir Dagli et du Soultan Dagli,
réunies en une seule masse, subit une bifurcation; une
branche se dirige au sud vers les parages de Renia, l'autre
à l'est, en formant d'abord une bande étroite sous le nom
de Karakaya Dagh bien qu'en réalité celte branche n'ait
point le caraclère d'une montagne, mais ne soit qu'un col
aplati, rattachant le massif réuni du Soultan Dagh et de
l'Iimir Dagh au vaste renflement que présente le bassin
lacustre de la Lycaonie dans la région comprise entre
Konia et le Lac Salé. Ce renflement, beaucoup plus développé
dans le sens de sa longueur (du nord-ouest au sude
s t ) que dans celui de sa largeur (du sud-ouest au norde
s t ) , est un plateau se terminant vers les plaines lacustres
qui l'entourent, par un grand nombre de franges et de
dentelures ramifiées. Sa surface est tantôt sillonnée de
mamelons plus ou moins accentués, désignés par une foule
de dénominations locales (comme, entre autres, Kafranbeli
Dagh, Usadjik Dagh, ïcliandil Dagh, Boz Dagh, etc.);
tantôt elle est doucement ondulée, à peine supérieure au
niveau des plaines limitrophes, avec lesquelles ces intumescences
se confondent quelquefois d'une manière si insensible,
que l'on passe sans s'en apercevoir des unes aux autres.
Tel est du moins le caractère de la partie de ce vasle renflement
que j'ai parcourue en deux sens diiréi'cnts, une fois
pour me rendre de.Konia à Severek en franchissant (presque
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sans m'en douter) le col de Karakaya Dagh précédemment
indiqué, et une autre fois pour me Iransporter de
Konia à Oubroukiou. Sur toute cette étendue, je n'eus à
traverser que des suifaces plus ou moins unies, plus ou
moins mollement ridées, oii aflleurent çà et là des calcaires
foncés à couches redressées, calcaires qui paraissent occuper
la totalilé du grand renflement dont il s'agit, et que j e range
provisoirement dans les terrains de transition, moins à
cause du facien de ces calcaires, souvent assez semblables
aux calcaires secondaires, que parce que le grand renflement
qu'ils composent se rattache, ainsi -c|ue je l'ai dit,
aux massifs réunis de l'Émir Dagh et du Soullan Dagh dont
il ne paraît être qu'une expansion locale; or, les thonschiefer
et les micaschistes, qui jouent un rôle imporlant dans la
charpente solide tant de l'Émir Dagh que du Soullan Dagli,
impriment à ces deux chaînes le cachet des terrains de
transition.
Vers son extrémité septentrionale, le vaste plateau dont
il s'agit n'est séparé que par des intervalles peu considérables
d'un certain nombre de hauteurs isolées, composées
de calcaire analogue à celui qui constitue le plateau; elles
s'élè\'cnt comme autant d'îles au sud-ouest de la rive mi'-
ridionale du l,ac Salé : et en elfet. c'étaient sans doute,
de vérilables îlots se dressant jadis au milieu de l'immense
nappe d'eau douce qui recouvrait, à l'époque pliocène, cette
partie de la Lycaonie, et dont le grand plateau central
représente les bas fonds.
l'ai-ini ces hauteurs isolées figurent les suivantes comme
les plus considérables ; ISoz Dagh. Kar a Dagh. Tchalildi Dagh,
el 'l'chil'tlik Sivrissi; la première de ces hauteurs est située
non loin de la rive occidentale du Boulouk ou Mourad Gueul.
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