Il s’établit de la sorte un lien monétaire entre le
Luxembourg et l’archevêché de Treves. Aussi lorsque
Wenceslas 1er devenu l’époux de Jeanne de'Brabant, prit
possession de ses états héréditaires s’empressa-t-il de signer, '
le 21 janvier i 358, avec Bohémond deSarrehruck, le nouvel
archevêque de Trêves (i354-i362), un accord suivi,
le 3i octobre i 35g, d’un traité d’alliance qui eut sans
doute comme conséquence l ’émission d’une monnaie commune.
Nous possédons, en effet, des plaques, des demi-
plaques etdes quarts de plaque aux noms deBohémondet
de Wenceslas et à leurs armes, qui portent au revers :
SOGII ISm MORGFBG PCE LVCEBVBG (i).
XIII.
Le 10 août 1371, Wenceslas conclut avec l’archevêque
de Trêves, Conon de Falkenstein (1362-1388), un
nouveau traité dont nous devons la connaissance du
texte, écrit en allemand, à Hontheim (2). Il devait avoir
une durée de quatre années, au cours desquelles les
signataires devaient frapper, à Luxembourg et à Trêves :
i° des doubles florins d’or de 23 carats; 20 des florins
d ’or de 22 carats; 3° des gros valant 5 esterlins ou « enge-
lische », taillés à 64 au marc de Troyes, à 12 loth de fin;
4° des pièces de 18 deniers à 8 schillings 11 deniers de
taille; 5° des esterlins ou « engelische » à 6 deniers.
Aucune de ces monnaies n’a été retrouvée.
XIV.
A la mort de son mari, Wenceslas, duc de Luxembourg,
la duchesse Jeanne de Brabant ne sut résister long-
( 1 ) B e r n a y s et V a n n é r u s . Numismatique luxembourgeoise, n"> i 5 6 à 16 1 .
(2) Historia Treverensis diplomaties, t. II, p . 255.
temps aux efforts persistants de son beau-frère, Philippe
le Hardi, duc de Bourgogne, comte de Flandre, pour
mettre la main sur l’administration monétaire du Brabant.
Nous ne pouvons mieux faire que de résumer ici
ce que nous avons écrit à ce sujet dans nôtre Histoire
monétaire des ducs de Brabant.
La clause du traité de Gand, de i 33q concernant les
monnaies, n ’avait pas cessé d’être en vigueur, ou, si l’on
veut, n’avait pas été dénoncée.
Le comte de Flandre prit texte de la négligence que,
d’après lui, les Brabançons mettaient à l’observer, pour
provoquer, à Lille, au mois de mai i 384, une réunion
de députés des deux pays. Elle eut pour résultat la conclusion
d ’une nouvelle convention monétaire, qui fut
promulguée le 16 juillet pour entrer en vigueur à dater
du 3o août et durer cinq années.
Une monnaie étalon avec ses multiples et sous multiples
fut décrétée. Fabriquée à Malines pour la Flandre,
et à Louvain pour le Brabant, elle devait servir de terme
de comparaison pour fixer la valeur des autres espèces
ayant cours.
Philippe et Jeanne avaient le droit déplacer à chacun
des ateliers un garde ou waradin chargé de veiller à
leurs intérêts.
Les monnaies conventionnelles comprenaient :
i° Un denier d’argent appelé double gros, à vi deniers
argent le roi et de 5o de taille au marc de Troyes ';
20 Un simple gros de même aloi et de 100 à la taille;
3° Un denier d’or de xxm 1/2 carats et de 5o 1/2 au
marc, ayant cours chacun pour 4o gros susdits.
Ces. pièces sont aux armes des deux souverains sommées
d’une couronne de roses et portent la mention
ÎU0 RGW2Î N0 V2Î BRTÎBKUrBIE EOl PII2SRDRIE. Il