» parfois même ils sont malhabiles, leur préoccupation
» unique est l ’effet décoratif (i). »
Ponscarme, Chapu et Degeorge n ’avaient fait qu’indiquer
la voie à suivre: Chaplain et Daniel-Dupuis apportèrent
la contribution de leur haute valeur artistique,
mais il fallait un talent indiscuté pour imposer les
nouvelles méthodes.
G est alors que Roty, reprenant les exemples de ses
prédécesseurs, auxquels il rendait si loyalement hommage,
s’inspirant des maîtres italiens de la Renaissance,
sut imposer les données modernes par des oeuvres
magistrales.
La médaillé ne sera plus forcement comprise dans un.
cadre circulaire; la plaquette apparaît et l’on sait avec
quelle faveur elle a été accueillie à ses débuts et quel fut
son prodigieux succès dans la suite.
Que la plaquette ou la médaille soit fondue ou frappée,
les regles sont les mêmes; elles laissent à l’artiste toute
liberté de composition; l’harmonieuse disposition du
sujet et des attributs, l’atténuation des reliefs, qui n’enlève
rien à la netteté, en font une oeuvre qui flatte l’oeil sous
la forme d’un véritable petit tableau en métal.
Ajoutons que les perfectionnements apportés à la
machine a g ra v e r \ appelée, peut-être improprement,
toiir à réduire), par un graveur et mécanicien d’un rare
talent, M. P. Tasset. ont singulièrement facilité la
rénovation.
La médaille frappée devient, en quelque sorte, la
réduction d ’un médaillon fondu, dont elle conserve le
charme et le caractère artistique.
(i) PageIX delà préface de l’ouvrage : Augustin Dupré, orfèvre, médail-
leur e t graveur général des monnaies, par C h a r l e s S a u n ie r . (Paris, Société
de propagation des livres d ’art, 1894, in-40.}
Et c’est au maître Roty que l’on doit d’avoir su comprendre
combien devait être heureuse l’union de ces
deux procédés, si étrangers l’un à l’autre, autrefois, la
fonte et la frappe, et d’avoir ainsi, avec son admirable
talent, créé la renaissance de la médaille en France.
On sait quels artistes de talent suivirent sa méthode,
quels brillants élèves se formèrent à son école.
Une haute personnalité scientifique, qui dirigea pendant
plusieurs années l’Hôtel des Monnaies, et dont la
compétence est universellement connue, a parlé au
Congrès en termes excellents dés médailles françaises
modernes et de leurs auteurs.
Pour notre part, nous signalerons que la rénovation
de la médaille a fait l’objet de nombreux articles de
revues, tant en France qu’à l’étranger. Nous en avons
relevé un certain nombre et nous avons cherché à établir
une bibliographie — fort incomplète, il est vrai — des
principaux travaux publiés, estimantque cet essai pourra,
malgré ses nombreuses lacunes, rendre quelques services
(1).
F, M a z e r o l l e .
Paris.
( 1) Il nous a été possible de dresser cette bibliographie grâce aux ressources
précieuses qu’offre aux travailleurs la bibliothèque d’art et d’àrchéologie
fondée par M. j | Doucet, où se trouvent réunies les principales revues artistiques
françaises et étrangères.
Nous tenons à exprimer ici à M. J. Doucet notre bien vive gratitude.