mique et politique du pays n’offrait.alors aucune chance
pour un graveur.
La Hongrie d’alors n’avait pas de statuaire et Ferenczy
prit le parti de devenir le premier statuaire hongrois. Il
se mit à l’oeuvre avec une forte ambition et un patriotisme
ardent. Il se rendit à Rome et fit des études d’abord chez
Thorwaldsen, puis, chez Canova. Il abandonna la médaille
et voua toutes ses forces à la sculpture monumentale.
Vers la fin de son séjour à Romé^ il revint, en i 8a3, a
son premier amour, et modela le portrait du pape Pie VII.
Dans cette oeuvre, Ferenczy — qui fut pendant toute sa
vie un champion du classicisme — nous oflre un portrait
chaudement réaliste. Les connaissances du sculpteur et
du graveur, qui s’affirment dans cette plaquette, nous
permettent de discerner un artiste qui voit le fond de
l’ûme humaine et qui dispose de moyens pour exprimer
ce qu’il a vu.
Cette oeuvre aurait pu produire l’effet de révélation,
tant sur l’artiste même que sur ses amis. Ceux-ci
auraient dû engager l’artiste à rester graveur et à créer
d’autres oeuvres de cette envergure. Aucun d’entre ses
amis n’a eu celte perspicacité, et Ferenczy lui-même
s’entêtait dans son ambition d’être le créateur de la
sculpture monumentale hongroise. Il rentra dans son
pays, il y fut souvent glorifié et plus souvent encore
méconnu et il mourut en t856, l’âme remplie d’amertume.
En dehors des deux oeuvres déjà mentionnées, il
ne nous a laissé qu’une médaille et plusieurs esquisses
dans lesquelles il se montre partisan de l’école classique.
Ferenczy n ’a pas fondé d ’école, ni comme statuaire et
moins encore comme graveur. Les plaquettes n ’ont été
que des épisodes dans sa carrière d artiste et elles étaient
en trop petit nombre pour encourager les imitateurs
Nous - saurions donc , parler du développement
systématique de la médaille hongroise,
tant quelques éléments constitutifs de 1 histoi
^ L e premier élément - un élément négatif - c’est le
triste état politique et économique, qui forçait no
hommes de talent à se rendre à l’étranger pour y devem
des graveurs éminents et respectés. Comme ,1s sont partis
du pays, ils sont L f t d " £ 2 d' la P f “ 16 *
„ou, ne pouvou. leur vouer qu’une snuple
En 1810 nous voyons débutei a îenn g
Stuckhart, originaire de Nagyszombat, Après lu, nous
voyons réminent Joseph-Daniel Rohm, qui est ne a
Szepesolaszi. Les frères Wiener, Jacques, Leopold et
Charles, qui se sont établis en Belg.que, étaient également
des Hongrois, H " W M
Ces artistes, qui auraient dû pietiner sur place en
Hongrie, ont eu la chance de introduire dans le
mouvement artistique universel.
Dans la Hongrie de cette époque, l art
tout. Le souverain traitait le pays en ennemi il n y av
dans le pays ni écoles, ni maîtres, ni amateurs. Et cette
p é r i o d e a pourtant produit des créations réellement
31 Cie'sont' d’abord deux médailles, dues évidemment^
un seul et même maître, et gravées entre i 83o et i 84o ,
l’une représente la reine Marie, épouse de Sigism°xid ^o
de Hongrie, devenu plus tard empereur romain ; 1 autre
figure le grand Jean Hunyadi, le père du roi Mathias
Corvin. Nous ignorons le nom de l’auteur, mais ce fut un
éminent graveur. Il place ses figures a v e c une main de
maître qui utilise l’espace savamment et dispose les