dont le diamètre variait de 8 à 18 millimètres, étaient
d’une gravure grossière. Les types paraissaient empruntés
à des monnaies impériales, officielles, de Victorin,
Tetricus père et fils, Claude II, Constantin I er et ses
successeurs (i). On reconnaissait dans l ’ensemble les
traits de chaque empereur et quelquefois les restes d’un
nom; plusieurs pièces portaient des caractères que
jjj. Stückelberg a considérées comme comparables à des
runes. Il est d’avis que ce monnayage n’est :pas l’oeuvre
de particuliers faussaires, mais que c’est une imitation
systématique du monnayage romain qui circulait alors.
Il conclut que ce numéraire fut créé par les Alamans,qui
envahirent la Suisse actuelle sous Postume etClaudell :
ils auraient émis ces espèces de 268 à 270 (2).
Un dépôt de petites pièces de Tetricus, découvert à
Strasbourg (3', aurait pu à la rigueur apporter quelque
aus der Schweif, dans la Rev. suisse de Num., t. V, 1893, pp. 24^-246.
L’auteur dit que des pièces barbares analogues existent à Zürich, dans
diverses collections, en particulier dans celle de la Société des Antiqua ire s,
et que d’autres exemplaires, trouvés dans le canton d’Argovie, étaient en la
possession de M. Sattler de Bâle (Ils ri’y étaient plus en 1909.)
(1) Ce dernier terme est trop vague. I l s’agit sans doute des successeurs
immédiats. Il y a d’ailleurs une contradiction entre le titre de l ’article et la
mention de la dynastie de Constantin.
(2) M. Stückelberg a maintenu son hypothèse dans Le Collectionneur de
monnaies, éd. par A. Mercier, Lausanne, 1900, p. 68, fig. 82 ( = du même,
Der.Münçsammler, 1899, p. 63). M. R. F o rre r a publié aussi, avec la même
étiquette, plusieurs pièces déformées de Tetricus, trouvées à Strasbourg ou
dans la région (Keltische Numismatik der Rhein- und Donaulande, T908,
pp. 138-140, fig 248 264).
(3) L . M ü l l e r , Ein Fund von Tetricus-Quinären, d a n s l e s Mittheilungen
der Ges. f. Erhaltung der geschichtlichen Denkmäler im Eisass, 2e s é r i e ,
t. XVII, 1890, pp. 3* à 12*; Nachtrag, t. XVIII, 1897, p. 347.
Ce n ’est pas la seule trouvaille de pièces barbares de Tetricus, faite dans
les pays rhénans. A Niederrentgen, le grand trésor, découvert en 1896, contenait
un nombre considérable de petits bronzes barbares. Près d’Ahrweiler,
à l’ouest de Remagen, un trésor, trouvé en 1876, renfermait beaucoup de
pièces, barbares des deux T e tr ic u s {Jahrbücher de Bonn, f. LV III, p. 161 ;
— 599 —
v
appui aux appréciations exposées plus baut, puisque
cette région fut également parcourue par les Alamans.
Mais ce n ’est pas seulement sur les bords du Rhin que
les petites monnaies de ce genre ont été recueillies isolé-
ment ou en nombre.
Je possède quelques pièces analogues, provenant d’une
découverte faite dans les Vosges, vers 1880 (pl. XXX,
12 et i 3). D’autre part, j’ai vu autrefois au Musée de
Namur les très petites pièces, sans légende, pour la
plupart, qui faisaient partie du dépôt de 25o spécimens,
trouvé, en i 883, dans les ruines de la villa romaine
de Wancennes, près de Beauraing (1). Ces espèces, qui
étaient associées à quelques monnaies de Valentinien II
(375-3q2), ont été généralement considérées comme des
imitations des Tetricus : elles pourraient être aussi des
dégénérescences d’un petit numéraire que je signalerai
plus loin.
Les découvertes du même genre s’étendent encore plus
loin, à l’ouest du Rhin.
Ainsi, à Sainte-Honorine-des-Perles (Gon de Trévières,
arr. de Bayeux, Calvados), en 1860, on fit une trouvaille
de très petites pièces des Tetricus ,2).
AOisseau-le-Petit(arr.de Mamers,Sarthe),vers 1817,
on recueillit, près de constructions antiques, un vase
contenant huit kilogrammes de monnaies de Tetricus
F . H e t t n e r , Westd. Zeitschrift f. G. u. Kunst, t. V II, 1888, p. i 5 i). Et, en
.1869. près de Duisburg, on recueillit 80 petits bronzes barbares des Tetricus
(Jahrbücher de Bonn, f. LII, 1872, p. 36).
(1) Cf. A. B e q u e t , dans Annales de la Soc. archéol. de Namur, t. XVI,
i 883, p. 307; L. R e n a r d , dans Bull, de VInst. archéol. liégeois, t. XXXVII,
1908, p. 3g3, note ,1.
( 2 ) L. D o u c e t , Notice sur une découverte faite à Juaye-Mondaye, en
1870 de monnaies carlovingiennes. Bayeux, 1882, p . 2.