thème difficile, car il fallait exprimer le caractère pittoresque
et folklorique des célèbres broderies populaires
de Kalotaszeg. On fut surpris par l’habileté de la solution
qui produit un effet monumental et national à la
fois.
Jules Jubász recherche également le caractère monumental
et il a bien réussi à mettre en relief le puissant
caractère du grand jurisconsulte Désiré Szilàgyi.
Les plaquettes modelées pour l’Exposition de Boucherie
et l’Exposition de Prévoyance sociale sont des
compositions belles et intelligentes.
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L’art de la plaquette ayant ainsi affirmé sôn existence,
d’autres artistes viennent à leur tour s’occuper de cette
sympathique branche de la petite plastique.
Quelques-uns de ces artistes vivent à l’étrahger. Nous
n’avons pas à parler de ceux qui ont changé de nationalité,
tels qu’Étienne Schwartz, qui vit à Vienne, et Émile
Fuchs qui travaille en Angleterre, quoique ce soient de
bons artistes. Nous nous en tenons aux médailleurs qui
sont restés hongrois.
Antoine Szirmaï, né en 1871, demeure depuis 1892 à
Paris, mais il reste en rapport avec sa patrie et participe
à nos expositions et concours. Depuis 1900 il s’occupe
exclusivement de modeler des plaquettes, et il le fait avec
une fertilité extraordinaire.
Avec son éclecticisme, sa manière empruntée aux mé-
dailleurs français et son ardeur remuante il a obtenu
de nombreuses commandes à l’étranger. Dans ses portraits
et médailles d’exposition, il choisit souvent des
sujets se rapportant à la Hongrie.
Antoine Weinberger, né en 1870, qui vit à l’étranger,
a obtenu des succès surtout en Autriche mais plusieurs
de ses plaquettes ont été commandées en Hongrie.
Il est assidu, a une belle routine et cherche à bien composer.
Etienne Szentgyôrgyi et Edmond Moiret ont fait leurs
études à l’étranger et sont revenus en Hongrie comme
artistes accomplis. Ils cultivent plutôt la sculpture
monumentale, mais leurs plaquettes nous inspirent de
belles espérances.
Etienne Szentgyôrgyi débuta au Salon de Budapest,
en 1908, avec plusieurs statues et sept plaquettes à la
fois. Il avait exposé des plaquettes en 1906, à Gand, en
1907, à Paris et à Bruxelles. Dans ses plaquettes il
recherche l’effet plastique, il évite les effets du pittoresque
et ne veut pas montrer à tout prix des saillies
imprévues. Il veut être simple et consciencieux et possède
une connaissance approfondie de ses matières.
Edmond Moiret est encore un de ces artistes qui ont
débuté dans la sculpture monumentale et y ont puisé
l’inspiration pour créer des plaquettes. Né en i 883 à
Budapest, il fit des études dans sa ville natale, puis à
Vienne et à Bruxelles. C’est depuis 1904 qu’il s’occupe
à modeler des plaquettes. Malheureusement, beaucoup
de ses plaquettes n ’existent qu’en esquisses et sont inaccessibles
pour le public. Sa plus belle création, la médaille
de Saint-Georges, a été modelée, en 1910, pour la Corporation
de Saint-Georges, la Société des Amateurs et Collectionneurs
hongrois.
Dezsô Vâgo, né en 1882, est une individualité d’artiste
fort intéressante. Ses portraits-plaquettes se distinguent
par leur originalité. II n’abuse pas de la réduction et voudrait
l’éliminer de son art. Il ne fait que des plaquettes