c’est non seulement le voisinage de l’Exposition universelle
et l ’a ttra it de la galerie internationale des médailleurs
dont la richesse, l’ingénieuse disposition et l’aménagement
élégant, surtout le choix et l’incomparable beauté des
oeuvres exposées saisissent d’admiration tous les visiteurs,
vous êtes aussi accourus parce que les organisateurs du
Congrès ont tout préparé de longue date et sans épargner
leur peine, pour donner à ces assises de la science et de
l ’a rt une importance et un éclat exceptionnels. La Belgique
est un pays d’initiative, d’activité et d’énergie
féconde. Nous avons vu à l’oeuvre M. Buis, M. le vicomte
de Jonghe, M. de Witte, M. Tourneur, et leurs collaborateurs
de la Commission organisatrice du Congrès et de
celle de l’Exposition de la médaille. Vous avez reçu les
programmes qu’ils ont rédigés, les appels pressants qu’ils
vous ont adressés. On ne résiste pas à une invitation à un
Congrès numismatique, quand cette invitation est faite
par M. de Witte et par M. Tourneur. Comme on dit en
termes militaires, il faut marcher au ralliement.
» E t d’ailleurs, Messieurs, Bruxelles, cette grande
capitale des arts, des lettres, de l’industrie belges, n ’était-
elle pas tout indiquée pour être le siège de ces assises de
la numismatique? Ai-je besoin de vous rappeler que les
numismates belges ont fondé l’une des doyennes des
Revues de numismatique : la Revue belge date de 1841,
et elle est peut-être le seul de nos périodiques spéciaux
qui n ’ait jamais interrompu sa publication depuis cette
date reculée.
» Ai-je aussi besoin de vous rappeler que la Belgique
est l ’un des berceaux de la numismatique. C’est à Anvers
et à Bruges qu’en 1557 et 1562, Hubert Goltz, plus
connu sous le nom Goltzius, a publié ses volumineux
recueils de descriptions numismatiques qui ont servi de
guides a tant de générations de chercheurs, curieux ou
érudits. Ai-je besoin de vous rappeler enfin le Congrès
bruxellois de 1891?
» Messieurs, le XXe siècle, si les choses continuent à
aller du train dont elles ont commencé, pourra être appelé
dans l’histoire le siècle des Congrès; Tous les ordres
d’études, toutes les sciences, tous les genres de sports
ont leurs congrès périodiques. Il y a même des gens qui
trouvent qu il y a trop dé congrès. Les congrès commencent
à avoir leurs détracteurs.
» Le monde des numismates ne compte point de ces
esprits moroses : votre présence ici le prouve^ et il suffit
de jeter un coup d’oeil sur le programme de vos travaux,
qui embrasse toutes les branches de notre science favorite,
depuis les origines de la monnaie jusqu’aux belles créations
de nos artistes contemporains, pour se rendre compte
de l’utilité essentielle, pratique et immédiate de notre
assemblée confraternelle. Les savants, les amateurs et les
artistes de tous les pays ont besoin de se connaître, de se
consulter, de s’entr’aider. C’est dans des réunions comme
celle qui s’ouvre aujourd’hui que nous trouvons les encouragements
que donne l ’émulation et que chacun de nous
peut le mieux bénéficier de l ’expérience scientifique ou
artistique de ses confrères. Comme le Géant de la Fable
qui, dans la lutte, et sur le point de succomber, retrouvait
sans cesse des forces nouvelles à chaque fois que son
pied touchait le sol, nous trouvons dans nos Congrès périodiques
un stimulant nouveau, soit que nous soyons de ceux
qui collectionnent, classent et recueillent précieusement
des séries et se donnent la jouissance intime que procure
un beau médaillier, que nous ayons pris rang dans le
groupe austère des érudits qui tiren t des dissertations
savantes des matériaux ainsi accumulés, soit enfin que