a une mauvaise prairie proche le village, dont le nom
est Velp , qui est dans cette prairie. Le propriétaire
a fait il y a deux ans abatre ces collines pour l’améliorer.
Mais cela ne réussissant pas il a fait bouleverser la
prairie par dix laboureurs, partie paysans, partie soldats
et cavaliers. L’un de ces derniers trouvant que la beche
s’arrêtoit sur quelque dureté, il croyait que c’etoit une
pierre ou caillou, mais en l’enfonçant avec plus de forces
il trouva une petite médaille d ’or attachée à la beche, et
vit après qu’il y avait une bonne quantité de ce métal.
Les autres accoururent en disant avec Phèdre, commune
auodcumque est lucri ; et ils y trouvèrent des colliers
des bracelets d’or, mis en rond; le milieu de ce ron
étoit couvert de médaillons et sur ces médaillons etoit
mise une fort grande quantité de petites médailles d or
non en plat, mais sur les marges. J ’ai eu entre mes
mains trois de ces médaillons, dont l’un était a M. le
Baron de Spaen, Seigneur de Bouillon, lequel château
en est tout proche; l’autre à M. le Bourguemaitre
Menthen. le troisième et le plus grand à M. le Bourgue-
maître de Groot. Le premier et le dernier m’ont honore
des copies et M. Menthen l’auroit sans doute fait aussi,
s’il avait été en ville. Je vous envoyé donc une G alla
Placidia. qui està M. le Baron et un Honorius. dont le
possesseur est M de Groot ; vous verrez Monsieur que les
ornemens qui entourent ces pièces, en font des medai -
Ions, le premier vaut 75 , le second 140 florins de Ho -
lande et je vous prie de vouloir m’apprendre si dans le
Thrésor Royal de Berlin se trouvent de telles raretez et
à quel usage vous croyez qu’elles pourroient avoir servi.
J ’ai vû une trentaine de petites médailles et j en ai acquis
deux à Arnhem ; elles étoient toutes des fils de Constantin
le Grand, de Valens, Valentinien, Honorius,
Gratien et d’autres empereurs de ce temps, entre lesquelles
il y avait aussi un Joannes ; les miennes sont
chacune de 7 francs et les autres n’étaient pas plus
grandes Ce thrésor était dans un lieu, ou ily avait eu une
coline et de là quelques-uns jugent que c’étoit un
Thrésor Sépulchral : les autres soutiennent que les
Romains y avaient perdu une Bataille, et que c’était un
reste du Thrésor Impérial. Certainement la façon de
ces médaillons semble assurer ce dernier point et si
l’on pouvait trouver la prétendue Bataille, je ne ferais
pas difficulté de le croire car j’estime que ce sont des
dona militaría dont étoient honorés les officiers ou
soldats, qui s’acquitoient bien de leurs fonctions. J ’ai
prié MM. Passionei et l’Abbé Bignon de me vouloir
informer de ce qu’ils en pensoient mais je n’ai pas encore
reçu réponse. J ’en ai trouvé une semblable de Gordianus
Pius, mais non pas si grande ou si bien taillé, dans le
livredeM. Bianchini de Cjclo Solaris à la 2eplanche(i) ;
la boucle qui y est aussi attachée prouve assez que cette
médaille a été portée au col. »
M. Engelberts dans son « Histoire des Pays-Bas » (2)
donne encore quelques détails sur cette trouvaille, inconnus
à M. Cuper.
D’après .cet auteur, la trouvaille, qui valait onze à
douze mille florins, serait composée de médailles d’or
des fils de Constantin, de Yalens, de Valentinien,
d’Honorius, de Gratien et de Jean le Tyran, et d un
grand collier en or, auquel étaient attachés cinq grands
médaillons en or d’une valeur de 75 et de i5o florins de
Honore et de Galla Placidia.
(1) Voyez C o h e n , V* pp. 28, 68,
(2) E . M . E n g e l b e r t s , De aloude staat en geschiedenissen der Vereenigde
Nederlanden Amsterdam, 1799» IV, p. 335.