naire, quand celle—ci possédait dans son sein un monument
qui Jui rappelait des souvenirs historiques,, son*
affranchissement, lé siège de son administration.
C’est cette opinion que je soumets à l’appréciation du
Congrès, j’espère, Messieurs, qùe les observations que
vous voudrez bien émettre, jetteront de la lumière dans
cette question qui, au point de vue de l ’archéologie, dé
l’iconographie de nos anciennes cités, offre un intérêt
que l’on a semblé méconnaître.
. Le petit nombre d’édificés anciens reproduits sur les
sceaux qui ont échappé à la destruction rend la comparaison
difficile, mais il en existe encore un Certain nombre
que l’on peut identifier, et on peut dire que tous ceux,
existant à l’époque de la confection du sceau et qui ont
échappé à la destruction, peuvent être reconnus ; il est
inutile de s’occuper de ceux que le temps ou la main de
l’homme ont fait disparaître.
Le sceau le plus intéressant pour notre pays à ce point
de vue spécial est celui de la ville d’Ypres (Pl. X XIII),
sur lequel est gravé le monument, connu sous le nom :
les Halles. Les détails diffèrent, il est vrai, dans les
exemplaires cités par De May (n°s 4 i 3o et 4 r3 1) : mais
l’ensemble du monument est parfaitement conforme à
l’édifice. Ce sceau qui en remplace un d’un genre tout
différent a été confectionné plusieurs années après
l’achèvement des Halles, et ne peut-on pas croire que
les échevins ont voulu remémorer ainsi la construction
d’un bâtiment dont ils avaient le droit d’être fiers ? Le
premier de ces deux sceaux est mentionné dans les
comptes de la ville de l’année iS^o, il y est dit que ce
sceau porterait la vue du Beffroi.
Parmi les nombreux sceaux connus de la ville de Tournai
(Pl. XXlV), il y en a un qui doit nous intéresser,
le beffroi de cette ville y a été reproduit, tel qu’il existe
encore; il est entouré d’une muraille crénelée qui a disparu
; les autres sceaux de cette ville portent un château
ou une tour.
Ces deux sceaux sont les exemples les plus remarquables
de ce genre de reproductions que l ’on puisse citer en
Belgique; d’autres portent des constructions dont il ne
reste que des débris. C’est ainsi que sur le sceau de la
ville de Binche se voit un château avec quatre tourelles
rondes aux angles, dont on trouve les soubassements
reproduits sur une ancienne gravure (Pl. XXV).
La tour du plus ancien sceau connu de la ville de
Mons rappelle, dit-on, la tour Auberon de cette ville.
M. de Trooslenberg a publié récemment un sceau du
village de Bautersem (Pl. XXVI, i); il y reconnaît la
tour qui y existait jadis, sauf les tourelles des angles (i).
Sur le sceau de la commune de Neeryssche on a
représenté l’église à deux tours encore existante.
Un des sceaux de la ville de Grammont porte un édifice
très orné,dont les dispositions rappellent l’hôtel-de-ville
de cette localité (Pl. XXVII). L’aspect actuel de cet
édifice a été bien modifié, mais l’ancien hôtel-de-ville a
beaucoup souffert d’un incendie en i 358, et il a dû
être restauré au XVIII« siècle.
L’assimilation que je fais au sujet de Thôtel-de-ville
de Grammont semble contestable, mais cet hôtel date
d’une époque ancienne d ’après différents indices, et l’historien
de cette ville n’a pas trouvé de traces d’une reconstruction
de cet édifice depuis le XIVe siècle.
La commune de Gavre se servait d'un sceau scabinal
sur lequel était représenté un château (Pl. XX VI, a),
(i) Hagelands Gedenkschriften, 1910.