jamais signalé spécialement des imitations de letricus
dans ces sépultures.
Que devient donc la théorie des émissions franques..
Examinons rapidement le dépôt trouvé à Jublains
(Mayenne), le 27 août 1879. Il était composé de 4 ,5oo
pièces, dont 2,640 de Tetricus père et 861 de Tetricus
fils, parmi lesquelles il y avait de nombreux exemplaires
de types déformés et barbares. Plus de 600 exemplaires
étaient des dégénérescences de Laetitia, de Salus, Hila-
ritas, ou Spes. Parmi ces pièces barbares, on en remarquait
environ 80 de Tetricus père et une cinquantaine
de Tetricus fils, beaucoup pins petites que le module
ordinaire, car elles n’avaient que om.o 1 ou même o“ .oo7 de
diamètre;lesreversétaientillisibles,et,audroit,lalégende
toujours incomplète, commençait par G PIV ESV (i,.
Or. ce trésor de Jublains a certainement été enfoui
sous le règne d’Aurélien (270-275), dont il ne contenait
que huit monnaies. Il faut donc tirer de ce fait, confirme
p a r d’autres semblables (2), la conclusion que toutes les
variétés déformées et barbares à l’effigie des Tetricus
(i) .E . H o c h e r , dans Rev. histor. etarchéo!. du Maine, t . VIII, i s 8o,
PPM Ainsi le u é so r d’Ettelbruck (Luxembourg), enfoui vers 3o5, contenait
plusieurs pièces barbares des Tetricus (N. van W e r v e k e , dans Public, de
VJnst. de Luxembourg, t. XLII, .8 9 ,-8 9 5 . PP- 3 . 9 a 32. ) . Le trésor
d’Evreux (découvert en .890), enfoui vers 277, contenait une grande quantité
d e p iè c e s dégénérées des Tetricus (E. F e r r a ï , dans R ev . Num 1892,
pp. 16 à tq et 21). De même encore, le dépôt des marais du Mazeau(Vendee),
caché vers 272, contenait plusieurs monnaies barbares des deux Tetr.cus
|B F i l l o n , Poitou et Vendée, 1862-1865, nonce Marais du Maqeau, p. 4)'
En Angleterre même, le grand dépôt de Blackmoor, enfoui vers 297, contenait
de nombreux types déformés des deux Tetr.cus, dont plusieurs de
petit module (Num. Chronicle, 1877,9?. u s a .24). Dans le trésor trouve a
Strasbourg en . 89 3, que j’ai cité pins haut, sur * > 0 pièces, ,1 n yavait
pas de monnaies postérieures à Tetricus ; la plupart étaient d un diametre de
om p u à o». o i2 ; et d’autres, plus petites encore, n’atteignaient que om.oo8 à
om.ooq avec un poids de o£r 25 à o&r>40.
.existaient déjà én *275, .c'est-à-dire qu’elles étaient contemporaines
des empereurs dont elles portaient le nom.
Hucher, sans .avoir réuni tous les éléments de la
question, tirait cette conclusion de l’examen du trésor
de Jublains et déclarait inadmissible l’assertion de
Cohen (i) disant que la fabrication des Tetricus avait
continué pendant plus de cent ans après le règne de ces
princes.
Mais les pièces des Tetricus ne sont pas les seules dont
on puisse citer des imitations plus ou m.oins barbares.
J ’en .connais d’assez nombreuses pour.Constantin (2) ¡et
ses succèsseu rs (3).
Un dépôt d’Olonne (Vendée) contenait beaucoup de
petits bronzes de Rome et de Constantin dont la plupart
étaient d’un travail très barbare (4).
On a trouvé aussi des pièces de Tetricus associées à
des déformations de monnaies postérieures. Par exemple,
la petite cachette de Surcy (Eure), enfouie sous Eugène
(392-394), contenait un Tetricus ordinaire, quatre spécimens
déformés de Tetricus et aussi une pièce déformée
au type d'Urbs Roma (5). Par conséquent,si l’on fabriquait
des imitations de monnaies eonstantiniennes, il n’y
(1) Descr. des m. impér., i re éd., t V, p. 169; 2e éd., t. VI, p . q i.
(2) Cf. J . S a b a t i e r , dans Y Annuaire de la Soc. de Num., t. II, pp. i 33
et i 3§, pl. IX, 16 à 18 (bronzes du IV* siècle, de très petit module).
I (3) Voy. par exemple une pièce avec l ’enseigne entre les deux soldats
Bull, archêol. de l'Association bretonne, t. II, i 85o, p i 5i)v Une autre
•avec l’empereur tenant le labarum sur une proue (Annuaire de la Soc. de
Num., t. II. 1867, p. 36o).
(4) V oy. mes Trésors..., no 58o.
(5) Voy. mes Trésors, n° 402. De même, au village de Chemin-Chaussée
(Côtes-du-Nord), on trouva, en 1820, plusieurs centaines dé petits bronzes de
Tetricus et des empereurs précédents', ainsi que des « quinaires de Constantin
en assez grand nombre ». {Ibid., n° 460.) Il est vrai que nous ne sommes
pas renseignés- exactement sur le diamètre des pièces de cette dernière
découverte.