qu au moyen de Ja frappe, et c’est précisément le résultat
que les faussaires ne pouvaient obtenir par la fonte ; et si
même, une fois les monnaies fondues, ils les avaient
argentées, ils n’auraient réussi à leur donner le brillant
nécessaire qu’en les brunissant pièce par pièce. Si l’on
tient compte qu’en ce temps-là, il fallait 5oooo denarius
comunis pour représenter 60 aureus, on imaginera facilement
qu’un pareil travail aurait absorbé tout le bénéfice
de l’opération.
En outre, l’argenture pouvait avoir un autre but, et
non de moindre importance. C’est un fait acquis que la
coucbe argentifère superficielle devait disparaître sur
tous les reliefs, pourtant elle devait persister dans les
creux des types aussi bien que dans ceux des légendes.
Tant que les traces d’argent étaient visibles, les monnaies
pouvaient rester en circulation; mais dès qu’elles
commençaient à disparaître, les monnaies pouvaient être
confondues avec les fausses; on les échangeait aux officines
gouvernementales. De cette façon les monnaies
genuines étaient toujours reconnues d’avec les fausses et
ces dernières avaient ainsi peu de chances d’entrer dans
la circulation.
Si ce que je viens d’établir sur le mérite de l’argenture
des monnaies est admis, il faudra convenir que le gouvernement
de Rome n ’a jamais blanchi la monnaie dans
le hut de voler le public; mais au contraire, qu’il s’appliqua
à rechercher un moyen infaillible pour que les
citoyens ne fussent pas victimes de la fraude.Nous sommes
donc tenus à conclure encore qu’un gouvernement aussi
vigilant pour le bien-être de ses sujets, ne pouvait avoir
introduit des monnaies de métaux mixtes pour les faire
passer au même cours que celles en argent. Nous exposerons
dans ce qui suit, les motifs pour lesquels ces monnaies
ont été admises à fairepartiedu système monétaire.
Pour arriver à réunir un matériel aussi parfait comme
conservation et autant de fois considérable en nombre
que celui que nous avons sous.les yeux, il m’a fallu examiner
une énorme quantité de monnaies, et l’expérience
que j’ai acquise me permet d’affirmer qu’à dater de la
réforme de Dioclétien et jusques et y compris l’époque
constantinienne, les monnaies émises par les nombreuses
officines de l’empire, sont toutes argentées extérieurement,
à l’exception toutefois de certaines petites monnaies
très rares et d’un module inférieur au soi-disant
quinaire.
Malheureusement, la quantité très restreinte de ces
monnaies minuscules de l’époque constantinienne, ne
nous permet pas d’établir avec exactitude leur poids
théorique; nous avons lieu de supposer pourtant qu’elles
appartenaient à la classe des petites monnaies émises en
grande quantité à partir de Valeutinien, et qui sont très
communes aussi dans la série byzantine.
Les rares exemplaires que je possède de ces petites
monnaies, me font croire qu’elles appartiennent à deux
nominales distinctes, car leur poids correspond à celui
des monnaies que nous allons examiner, et qui, je pense,
doivent représenter respectivement le nummus et le
nummus çentenionalis, dont parlent les auteurs du
IVe siècle. (Pl. XXXVI, 3 et 4.)
Cent pièces, dont une moitié appartient aux époques
de Valentinien, Théodose, Arcadius, et l ’autre moitié
à des époques postérieures ; elles pèsent ensemble
i44 grammes.
Cent autres pièces appartenant aux époques de Léon,
Zénon, Basilique, donnent un poids total de 72 grammes.
Il résulterait de ceci que le poids théorique des pre