retournée à son pays, après'l’avoir comblé de sa bienveillance.
La date de la mort de Soleïmân est resiée en
blanc dans le manuscrit de Djami el-duwel. Cette chronique
prodigue les éloges à son successeur El Ascbraf
Schéraf el din Ahmed; car ce dernier rétablit en peu de
temps l’ordre et la paix dans tout son pays. Il aimait les
lettres et les savants qu’il comblait d’égàrds et de faveurs.
I l passait la plus grande partie de son temps à causer et
à discuter avec eux. Lui-même était un savant et poète
distingué. Ibn Hadjer raconte avoir vu son recueil de
poésies (Divan), qui est.un chef-d’oeuvre de finesse. II fut
tué parles Turcomans en 8 3 6 (t43a), au moment où il
allait à Amid, pour rendre visite au Sultan Schah Rokh,
fils de Tamerlan.
Son fils et successeur E l Sâleh Klialil monta sur le
trône. Il envoya son frère Schéraf el-din Yahya au service
du sultan Schah Rokh qui lui fit un bonaccueil et donnaà
El Saleh le titre d’El Kamel avec une pelisse d ’honneur.
El Sâleh appelé aussi El Kamel suivit l’exemple de son
père et fut un prince juste et protecteur des lettres. -
Kara Youlouk Othman, des Ak Koyunlu (Turcomans
du Mouton Blanc) attaquait le pays d’El Kamel et y
faisait des intrigues. El Kamel parvint à conclure la paix
avec lui, à la condition que tous les deux abandonneraient
les attaques réciproques.
El Kamel fut étranglé par ELNâser, un Je ses fils, en
856 (1452 . El Kamel était aussi bon poète et écrivain';
et il a laissé, comme son père, un recueil de vers.
Le règne du parricide El-Nâser, fils d’El Kamel, ne
futpas long. Son cousin, Hoseïn benOthmânben Ahmed ;
se révolta contre lui et le tua.
( Hoseïn fit monter au trône l’héritier légitime de
Khalif, El Kamel Ahmed- Mais un désaccord ne tarda
pas à survenir entre Hoseïn et Ahmed, à la suite duquel
Hoseïn fut assassiné par Ahmed.
Un autre cousin d’El Kamel Ahmed, Khalaf ben
Mohammed se révolta contre Ahmed, le tua et s’empara
du pouvoir.
On dit que Khalaf n’a pas tué son cousin, mais qu’il l’a
détrôné, emprisonné, et qu’il lui a succédé en prenant
le titre d’El’Adel. Celui-ci était un homme brave et courageux.
Il reforma son pays et anéantit les rebelles.
Sous son règne Hassan des Ak Koyunlu parvint à l’apogée
de sa gloire. Ce dernier envoya une forte armée
contre El Adel; mais celui-ci put supporter le siège.»
Hassan, ne pouvant pas réussir par la force, eut recours
à la ruse et, exploitant la mauvaise foi de son cousin ou
du fils d’El’Adel, en lui promettant le trône de ce dernier,
il le fit assassiner un jour qu’il se trouvait au bain,
en l’an 866(1461).
Le traître lui-même fut tué par ses parents; mais les
désordres intérieurs amenèrent la reddition de la ville
entre les mains de Hassan.
D o m i n a t i o n d e s Ak K o y n u n e û ,
Il est difficile de dire au juste combien de temps dura
la domination des Ak-Koyunlu ; mais tout porte à croire
qu’ils dominèrent une vingtaine d ’années. Après la mort
de Hassan, le pays des Ak-Koyunlu fut le théâtre de
troubles; les Ayoubites en profitèrent pour reconquérir
le pays.
Khalil, fils de Soleïmân ramassa les Kurdes de Hisn
Keïfa et reconquit I s s i r d d e s mains des Turcomans;
ensuite il reprit Hisn Keïfa et monta sur le trône de ses
ancêtres. Sa gloire s’agrandit de jour en jour, il ne resta